LA COLLINE A DES YEUX de Alexandre Aja

LA COLLINE A DES YEUX de Alexandre Aja (Etats-Unis / 2006)
Titre original : The hills have eyes
Genre : Horreur
Durée : 103mn
Acteurs : Aaron Stanford, Ted Levine, Kathleen Quinlan, Vinessa Shaw, Emilie de Ravin

Résumé : Pour fêter leur anniversaire de mariage, Big Bob Carter, un ancien policier de Cleveland, et sa femme Ethel ont demandé à leur famille de partir avec eux en Californie. Big Bob est sûr que faire la route tous ensemble les aidera à resserrer des liens familiaux un peu distendus. Même si tout le monde vient, personne n’est vraiment ravi d’être là. Lynn, la fille aînée, s’inquiète du confort de son bébé. Son mari, Doug, redoute de passer trop de temps près de son beau-père. La jeune Brenda regrette de ne pas être allée faire la fête à Cancun avec ses amis. Et Bobby ne s’intéresse qu’aux deux chiens de la famille. Une route désertique va conduire les Carter vers le pire des cauchemars…

Avis : 8/10
Une vraie claque, on est très mal à l’aise, on a envie d’éteindre la télé pour respirer mais on a du mal à rester sans savoir comment ca va se terminer. Rien de semblable depuis Massacre à la tronçonneuse pour moi… Et on reste bien dans le film d’horreur, rien à voir avec les saloperies indignes et raccoleuses comme Hostel.
Cette nouvelle version, calquée parfois au mot près sur l’original de 1977 de Wes Craven, est démentielle. Tout est fait pour maintenir une tension nerveuse pendant 1h46 : les couleurs oranges, la lumière crue, le son et la musique (le générique du début va t’il devenir culte ?), l’impression que ce qui arrive est inéluctable, que la survie est peine perdue. Aucun moment de parlotte, de creux, aucune scène qui casse la tension. On est tendu pendant tout le metrage. Les scènes sont très dures, les monstres increvables, et on se demande ce que va devenir cette pauvre famille dans une caravane cernée par le vide.
Si l’on compare avec la version de 1977, on peut dire que le film se découpe en deux parties :
- la première partie, dans et autour de la caravane est une copie conforme du film de 1977, avec grosso modo les mêmes scènes, parfois les mêmes dialogues, mais avec beaucoup plus de tension : déjà l’intro n’existe pas dans l’original et on est directement prévénu que ca va saigner, les morts sont mieux filmées, le père n’a pas une débile pseudo attaque cardiaque comme dans l’orignal, le pompiste se suicide très salement plutôt que mourir planté sur une porte, les scènes sont plus cruelles, plus sanglantes, et on note quelques petites différences scénaristiques bien vues (dans l’original, la famille a un accident de voiture, dans le remake, les monstres ont volontairement mis des chaines pour crever les pneus, de même, le cratère plein de voitures dans le remake montre que le massacre est systématisé depuis des années.)
- la seconde partie se passe dans le village, véritable guépier hyper flippant, avec des cadavres partout, et à nouveau cette impression que la mort est inéluctable. Dans l’original, nous n’avons pas cette seconde partie mais à peine 15 minutes dans les rochers avec une caverne, des peaux de betes. Dans le remake, c’est un vrai village, limite maison des horreurs, les monstres sont partout, ca pisse le sang, y’a des bouts de corps tranchés, enfin bref…
Le remake a encore d’autres avantages : les monstres sont tout simplement horribles à voir, alors que dans l’original ils sont limite coiffés comme des footballeurs, avec des peaux de bêtes. De même, dans l’original, on a un peu l’impression que c’est le chien qui fait tout le boulot. Dans le remake, c’est ce pauvre type au téléphone portable qui doit survivre comme il peut et devenir aussi tueur que ses agresseurs.
Le remake est donc plus dur, plus fort, mieux travaillé dans les images, la tension est inégalée dans un film de ce type depuis des années, et il se termine sur un plan radicalement plus intéressant que l’original de 1977.
A voir pour ceux qui ont le coeur bien accroché, c’est surement le meilleur film d’horreur (assez gore quand meme) depuis longtemps.
Par contre, attendez vous à y repenser dans le train ou au lit, car ca marque longtemps l’esprit.