Le discours sur la crise engendre souvent une crise du discours classique. Excédée par les difficultés non résolues, l'opinion devient de plus en plus sensible à la seule perception de la réalité. Il devient alors plus difficile de passer à l'assaut de l'esprit.
La crise impose rapidement une question centrale : "et la vérité dans tout cela ?".
En période de crise, chaque être humain laisse une part plus forte à son intuition, comme si cette impression première devenait la clé des vérités universelles.
La crise déstabilise les élites. Puisqu'elles n'ont pas été capables de prévoir la crise, comment pourraient-elles être reconnues pour l'expliquer ?
C'est alors le temps des messages ultra-simplifiés.
Les actuelles élections US de novembre 2010 sont d'abord une course à cette simplification (voir vidéo ci-dessous de Sharron Angle qui dans le Nevada est au coude à coude avec Harry Reid, leader de la majorité démocrate au Sénat).
(Flash actu : primaires américaines : pour lire un point détaillé et pour découvrir les tendances des campagnes efficaces, pour mieux connaître les enjeux, les tournants et les acteurs : BlogExprimeo)
C'est souvent difficile pour des leaders habitués à la nuance ou aux longues explications.
Cette logique "less is more" leur apparaît trop réductrice. C'est le cas actuellement pour Martine Aubry qui peine manifestement à s'adapter à ces nouvelles circonstances.
L'enjeu ne devient pas tant la sélection pour résoudre le problème concerné que la sélection pour avoir une chance d'accéder au raisonnement des citoyens. Cette différence est loin d'être une nuance.