On dit souvent à propos de Edgar Faure que « des comme ça, on ne sait plus en faire ». Grande figure de la quatrième République, Maître-nageur-sauveteur de la cinquième quand il devient, après Mai 68, Ministre de l’Education Nationale de De Gaulle, artisan de la décolonisation, Intellectuel brillant, avocat hors-pair, politique à l’humour ravageur, capable de bien des compromis au point qu’une partie de sa vie publique n’est qu’adaptation à partir de convictions souvent secondes, Edgar Faure n’en demeure pas moins un personnage à part et parfois loin d’être un modèle dans la vie publique française. Personne ne songe mettre en cause l’intelligence de l’homme ni son érudition. Nul ne peut contester sa créativité débordante et pourtant je ne connais personne qui, à un moment ou à un autre, s’est piqué de nous convaincre de faire d’Edgar Faure une référence. Yves Marek l’ancien Directeur du Cabinet de notre illustre personnage à la Mission du bicentenaire de la Révolution s’y colle pourtant en signant un petit bouquin à la Documentation française-Assemblée Nationale intitulé « Edgar Faure, l’optimiste » et publié dans la collection « Tribuns » qui a déjà fait honneur à Jaurès, Briand, Clémenceau et qui s’apprête à publier un « Victor Hugo, l’universel ». En vérité, au milieu de tout ce beau monde on peut se demander ce que Faure vient faire et se dire qu’au train où vont les choses, le prochain sur la liste pourrait-être le défunt Philippe Séguin et pourquoi pas de son vivant un certain François Fillon.
En sous titrant son livre « l’optimiste », il aurait été probablement plus judicieux de choisir le terme « l’opportunisme » pour qualifier la trajectoire d’Edgar Faure. Cela étant qu’importe, le « Edgar Faure » de Yves Marek est un bouquin « de Fan » et, à ce…