Trois zéro

Troisième défaite en autant de rencontre pour les Springboks. Et une nouvelle fois, ils ont encaissé une trentaine de points. Et n'en inscrit aucun au classement du Tri Nations.

N'en déplaise à Peter de Villiers, le coach Sud-Africain, ce n'est pas l'arbitre qui est à blâmer pour cela. Mais bien l'indiscipline incroyable de ses hommes, qui ont encore une fois permis à leurs adversaires de prendre le score pour ne plus le lâcher, et la pauvreté du jeu de son équipe.

Deux cartons jaunes et une demi-douzaine de pénalités transformées en points, voilà qui a fait les affaires d'une équipe d'Australie qui est en train de se construire petit à petit, et qui pourrait bien faire trembler les favoris Néo-Zélandais dans un an. On n'en est pas encore là, mais à voir les "petits jeunes" de Robbie Deans attaquer la ligne, se faire des passes et conserver le ballon, on se dit qu'ils ne sont pas loin de proposer le jeu pour faire chuter les Blacks.

On craignait que le pack Australien, qui avait montré des signes de fragilité durant les tests de juin, ne souffre le martyr face à des Boks revanchards. Il n'en a rien été. Même si les coéquipiers de John Smit ont dominé les débats en mêlée, ils n'ont pas franchement fait plier leurs adversaires. Pire, les touches Sud-Africaines n'ont pas vraiment été sereines. Bref, les avants Australiens apprennent vite, bien encadrés qu'ils sont pas les Rocky Elsom ou Nathan Sharpe.

Derrière, la charnière Genia - Cooper a montré combien les Australiens s'y entendent pour nous sortir des demis d'un niveau incroyable. Ils ont animé au mieux les offensives, bien épaulés par un Matt Giteau retrouvé, sans compter le "petit" James O'Connor, vingt ans et des appuis de feu.

En face, les Boks ont paru bien lourds et sans imagination. On a cru un moment qu'ils laisseraient leurs coups de pompe au vestiaire. Mais le naturel est vite revenu au galop. On a entrevu un léger mieux dans l'animation offensive, mais c'est encore trop pauvre et unidimensionnel pour être vraiment efficace.

Peter de Villiers commence à être critiqué en Afrique de Sud. Et pas seulement pour ses propos souvent "limites". Les mauvaises langues s'interrogent sur ses capacités à conduire son équipe à un deuxième titre consécutif en Coupe du monde.

Les Boks ont un mois pour retrouver leurs esprits, et se remobiliser. En cas de nouvel échec à domicile, ils perdront sans doute la belle confiance qu'ils affichaient en début de tournoi. Les succès en super 14 des franchises Sud-Africaines n'ont visiblement pas l'effet escompté sur l'équipe nationale.

Mais on n'aura pas la mauvaise foi de dire que le niveau de cette compétition n'est pas suffisant pour préparer aux joutes du Tri-Nations...