L’étape de tous les suspenses, de tous les dangers.
Comme souvent dans de longs Contre la Montre quand les départs sont échelonnés sur plus de trois heures, la course n’était pas la même entre les premiers et les derniers partants. Cela n’enlève rien au grand mérite de “Spartacus” (il suffit de voir sa moyenne, sur 52 km)
Menchov, à condition de course égale, reprend donc 1mn52 à Contador, et 2mn23 à Schleck. Hallucinant !
Preuve s’il en était besoin que les deux leaders finissent complètement cramés ! Parce que Contador est normalement un des deux ou trois meilleurs du monde, et que s’il n’en est pas de même de Schleck, ce dernier a énormément progressé grâce à un travail de fond. (Ça pour ceux qui geignaient “qu’il ne se passait rien sur ce Tour”).
Donc, espérons que dans les commentaires “post Tour”, on ne va pas ruminer sans arrêt sur les “faits de course” ; Schleck a loupé son prologue, catastrophique ; il a bénéficié d’une neutralisation de course qui lui a évité un retard de cinq minutes. Contador a perdu quelques dizaines de secondes sur un bris de roue sur les pavés. Un jour, Schleck a raté l’occasion de larguer davantage Contador, ne lui prenant que dix secondes sur un coup de moins bien “d’el pistolero”. A Mende, Contador aurait aussi pu prendre un peu plus de temps. Schleck a été victime d’un “saut de chaîne” qui “fait débat”, euphémisme ; il a été privé d’un équipier de luxe avec l’abandon de son frère Frank, mais on a vu l’année dernière combien, mentalement, le duo se neutralisait parfois. La dernière étape pyrénéenne aurait pu se dérouler autrement, si Schleck avait joué le tout pour le tout, quitte à perdre la place de deux.
Qu’on me permette (je sais, je me répète) de signaler une fois de plus la fantastique performance du jeune canadien Ryder Hesjedal, 7e au classement général. A mon avis, c’est le futur “Andy” s’il ne se crame pas trop les ailes.
1 Alberto CONTADOR VELASCO ESP AST 89h 16′ 27″
2 Andy SCHLECK LUX SAX + 00′ 39″
3 Denis MENCHOV RUS RAB + 02′ 01″
4 Samuel SANCHEZ GONZALEZ ESP EUS + 03′ 40″
5 Jurgen VAN DEN BROECK BEL OLO + 06′ 54″
6 Robert GESINK PB RAB + 09′ 31″
7 Ryder HESJEDAL CAN GRM + 10′ 15″
8 Joaquin RODRIGUEZ OLIVER ESP KAT + 11′ 37″
9 Roman KREUZIGER RTC LIQ + 11′ 54″
10 Christopher HORNER USA RSH + 12′ 02″
19 John GADRET FRA ALM + 24′ 04″ (premier Français)
Le vélo pour les nuls – la dernière étape du Tour.
Ce soir, les coureurs vont prendre un TGV spécial, pour être à même de partir demain de Longjumeau, atteindre les Champs Élysées sur lequel ils flingueront sérieusement, chaque sprinteur voulant gagner sur “la plus belle avenue du monde” (paraît-il… Moi, j’en tiens pour Copacabana, et y’a pas photo). Depuis quelques décennies, une règle non écrite veut que la “dernière étape” se résume à une longue concentration cyclotouriste, avec son lot de déconnades, de poses pour les photographes, de coupes de champagne tendues aux coureurs qui trempent leurs lèvres mais ne le boivent pas (il n’y a pas pire casse pattes que les boissons alcoolisées gazeuses). Certaines années, des “vieux” appréciés du peloton ont leur “bon de sortie” pour pénétrer en tête avant que ça ne commence à flinguer sur le circuit (je me demande si le peloton accordera cet honneur à Armstrong et à Moreau… on verra demain)
Mais c’est une règle non écrite ! Rien n’empêche par exemple Andy Schleck de tenter, avec son équipe, un coup de Trafalgar pour refaire son retard somme toutes minime, sur “el Pistolero” - lequel, s’il chutait, se pétait la clavicule et ne parvenait pas à rejoindre l’arrivée ne figurerait pas au classement !
Il n’en fut pas toujours de même. Longtemps, la dernière étape était une course “en ligne” qui se terminait sur “la piste rose” du Parc des Princes, étape très disputée avant que les vainqueurs des différents classements ne défilent devant les spectateurs qui réclamaient souvent “un Tour de piste” supplémentaire aux plus populaires.
Cette formule a, et de loin, ma préférence. Nous avons vécu un suspense haletant cet après-midi… Quel dommage qu’il n’ait pas conclu le Tour ! Franchement, le critérium de demain nous semblera bien “fadasse”…
L’ancien du Jour – Walter Godefroot, un “flahute” de légende.
“Viril (très) mais correct”. Fallait pas “le chercher”, on le trouvait à coup sûr. Capable de sprints phénoménaux, tout en puissance, comme de raids grandioses pour aller chercher les échappés, avant de les achever
benjamin