Multimédias et réinsertion
Les 10 ans de Cybercap
Les intervenants scolaires cherchent souvent des solutions pour garder accrocher les jeunes aux bancs des écoles. Pourtant, il ne faut pas chercher bien loin. En 2000, quelques personnes hors des domaines communautaire et social ont vu dans le multimédia une approche intéressante.
Reflet de mon quartier est un bi-mensuel consacré à l’actualité et aux débats d’idées reliés à l’arrondissement montréalais d’Hochelaga-Maisonneuve.
Frédéric Lacroix-Couture Dossier Communautaire, Internet,
CyberCap s’est donné, il y a 10 ans, le mandat d’améliorer la situation des jeunes en difficulté au niveau personnel, social et professionnel grâce aux nouvelles technologies de l’information. «La jeunesse carbure à la technologie», affirme Christian Grégoire, directeur général de l’organisme.
Louis Chussereault et Benoît Gélinas-Marché, mordus du multimédia, peuvent témoigner de l’apport de leur séjour chez CyberCap. Tous les deux travaillent maintenant pour l’organisme à but non-lucratif. «La formation ici m’a donné la chance de voir c’était quoi de travailler avec des clients et sur des contrats», explique Louis qui n’a pas pu obtenir son diplôme d’études secondaires puisqu’il a échoué son cours de français de cinquième secondaire.
Ancien travailleur autonome et déclaré inapte à travailler à cause d’un problème de santé durant quelques années, de nouvelles possibilités se sont offertes à Benoît. À la fin de sa formation de six mois, il a œuvré à TQS et comme pigiste. «Ça m’a ouvert beaucoup d’horizons.»
Les deux jeunes hommes ont aimé l’interaction entre les gens et le travail d’équipe. Ils ont touché à différents aspects tels qu’au Web, à l’animation et au vidéo.
Éviter le feu rouge
M. Grégoire précise toutefois que CyberCap n’est pas une école ou une institution académique. L’organisme montréalais travaille sur deux axes d’intervention : l’intégration socioprofessionnelle et la prévention du décrochage scolaire. Elle veut servir de tremplin vers le marché de l’emploi, mais d’abord et avant tout maintenir l’intérêt des jeunes pour l’école.
«Prenons en exemple l’analogie des feux de circulation. Quand un jeune fonctionne bien la lumière est verte. Quand le feu tombe jaune, ça signifie qu’il éprouve des difficultés. Le feu rouge égale le décrochage. Notre but c’est d’aller chercher les jeunes avant que la lumière devienne rouge.»
Résultats positifs
Le directeur général trace un bilan des 10 dernières années qui sont très intéressantes. «Les efforts ont été plus que positifs. Chaque jeune qui retourne à l’école ou sur le marché du travail est une victoire.»
Parmi les quatre projets, le programme phare de CyberCap a un taux d’intégration de 70%, estime M. Grégoire. 400 jeunes ont participé à ce projet depuis sa mise sur pied en 2000.
Cette formation est destinée à des personnes âgées entre 18 et 25 ans, sans emploi ou n’ayant pas complété leurs études secondaires. Pendant quelques mois, ils acquièrent des connaissances en production multimédia tout en développant différentes capacités comme à communiquer et le sens des responsabilités.
Récemment, une nouvelle initiative a pris son envol. Ce projet a pour but d’encourager la persévérance scolaire par des activités de sensibilisation et des ateliers d’exploration, notamment.
Les technologies occuperont toujours une place importante dans l’avenir. On peut s’imaginer que l’idée et la mission de CyberCap se poursuivront encore pour un autre 10 ans.
Pour plus de renseignements : http://www.cybercap.qc.ca/
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