Vintage: les trench coat

Publié le 24 juillet 2010 par Mojorisin

A la base, le trench coat est un habit militaire confectionné par Burberry pour habiller les soldats anglais durant la première guerre mondiale. Imperméable et pratique, le manteau devait protéger les alliés de la pluie (Le front se situant en Belgique et au nord de la France, les intempéries constituaient un ennemi de taille) et les aider à transporter leur attirail grâce à la boucle de la ceinture et aux épaulettes.


Les soldats, attachés à leur plus fidèle compagnon de tranchée (trench signifie tranchée), le conservèrent lors de leur retour à la vie civile et posèrent les bases de son succès. Mais ce dernier s’amplifia réellement lorsqu’un célèbre acteur, symbole de virilité et de force brute, Humphrey Bogart, le porta dans un film non moins célèbre, Casablanca. Le trench devint alors la cape des héros urbains : hommes sombres et torturés, sentant bon le tabac froid et le whisky glace.


Mais les actrices se l’approprièrent à leur tour pour mieux le déviriliser en y imprégnant d’une touche de grâce et d’élégance. Garbo, Dietrich, Bacall et Audrey Hepburn féminisèrent l’une des plus belles pièces militaires en la rendant chic et glamour. Le classique Breakfast Tiffany’s, derrière l’angélique beauté de Audrey Hepburn, dévoila une féminité extrêmement moderne : à la fois déterminée et fragile, forte et sensible. Le célèbre manteau, élégance faite masculine jusqu’alors, accepta le deuxième sexe dans sa symbolique. Ou plutôt celui-ci s’en empara pour signifier le changement d’époque : le deuxième sexe n’était plus faible.


Le trench, sans cesse détourné depuis ses origines militaires, s’invita également dans la garde robe gothique au prix d’un changement de textile : très attachée au cuir, le célèbre manteau se déclina sous cette matière et rendit élégant les pirates du monde entier inspirés par l’esthétique du film Matrix qui ne cesse d'en chanter les louanges.


Le trench coat conserva sa popularité au fil des décennies en s’adaptant à chacune d’elle, comme si son usage demeurait une injonction, quelque soit l’époque. A croire que ses origines militaires expliquent sa résistance et sa longévité ; voir même son éternité. Qui sait...