L´affaire Shirley Sherrod et les diables têtus du racisme américain

Publié le 24 juillet 2010 par Musengeshikatata

24 juillet 2010

L´affaire Shirley Sherrod et les diables têtus du racisme américain

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Elle a 62 ans et était, jusqu´au lundi 19 juillet 2010, chef de service fédéral au ministère de l´agriculture chargée de l´aide octroyée aux agriculteurs en difficultés de l´Etat de Georgie. Puis, suite à une accusation de discrimination raciale envers un agriculteur blanc d´une radio de droite, elle fut licenciée sans préavis.

Les séquelles cruelles d´une longue et honteuse maladie du racisme et de la discrimination culturelle et sociale aux USA


Deux jours plus tard, cependant et sur l´intervention publique énergique du prétendu agriculteur blanc préjudicié et sur le visionnement de l´entièreté de la vidéo ayant servi à étayer cette fausse campagne envers une femme modèle dans ses fonctions, le ministre de l´agriculture fédéral Tom Vilsack s´excuse et la remet en fonction en lui proposant, pour faire oublier cette horrible gaffe administrative, la fonction de chargée de lutte contre le racisme dans son ministère.

Grande effervescence dans l´administration Obama, Robert Gibbs, le porte parole de la Maison Blanche fait publiquement ses excuses à Shirley Sherrod au nom de toute l´administration américaine. Car il semble bien qu´Obama avait donné son OK lors du licenciement intempestif ou il était au courant. La NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) était naturellement déjà montée aux barricades; elle dut elle aussi reprendre un ton plus discret après la fin heureuse des hostilités. Mais cette société avait-elle tort ? Pas du tout, elle en avait vu des vertes et des pas mûres aux Etats-Unis du grand pays de la démocratie et de la liberté en occident. Des siècles durant.  

Tout est-il dit ? Cette histoire ne montre-t-elle pas la fragilité de la fameuse émancipation raciale américaine ? Mais bien sûr. Obama ou pas on continuait à souffrir des réflexes bornés et obtus d´hier au lieu d´examiner les accusations en profondeur avant de prendre des décisions empressées et, disons-le bien, empruntes d´accusations latentes de racisme inversé ! Il y a quelques décennies cette femme aurait déjà été pendue ou condamnée à mort avant qu´on ne s´aperçoive qu´elle était totalement innocente…

Et si tous les juges qui avaient fautivement comme dans l´affaire « Mississipi Burning », comme dans l´affaire Frank Sterling (19 ans de prison arbitraire, innocenté grâce à l´ADN), ou James Bain (35 ans de prison arbitraire, innocenté par l´ADN)…etc, etc. On pourrait remonter jusqu´à l´assassinat de Martin Luther King ou au lynchage d´Emmet Till pour apprécier de la notion justice des blancs. Curieusement, quand un noir était accusé, on pendait et on emprisonnait toujours avec ou sans preuves ; mais lorsqu´un blanc était reconnu de culpabilité évidente, on lui trouvait toutes les excuses pour l´excuser ou le laisser libre comme Kissinger, par exemple qui avait, après avoir signé le traité de paix de la guerre du Vietnam et 10 jours avant son entrée en vigueur, fit bombarder Saigon en surface et causa ainsi la mort de 1 millions d´innocents vietnamiens. A cet homme aujourd´hui on accordait un statut diplomatique dans ses voyages à l´étranger pour le protéger du mandat international qui le menaçait d´arrestation immédiate. Justice ? Dans la mort d´Allende cet homme avait aussi fait des siennes au Chili…

Ou Georges Bush, ce criminel politique qui attaqua illégalement l´Irak et y sema mort et désolation sous des prétextes fallacieux et pour les moins tirés par les cheveux. Il fit tellement d´irrégularités qu´on se demande encore aujourd´hui ce qu´il fait en liberté, celui-là, pour avoir privé à des innocents la liberté et les avoir emprisonné à Guantanamo sans procès et sans droits. Mais dites donc, ne voyait-on pas qu´on ne peut pas prétendre défendre une quelconque démocratie qui ne s´appliqua qu´aux uns et pas aux autres ? La démocratie, c´est bien autre chose que cela !

L´Amérique arrivera-elle un jour à se guérir définitivement de cette gangrène du racisme qui avait assombri de lourds nuages menaçant le ciel étoilé de son histoire, ou les noirs continueraient-ils à souffrir les injustices et les abus primitifs du racisme américain sous prétexte qu´ils devaient faire confiance à la démocratie ou qu´ils devaient être tolérants et compréhensifs ? Cette tolérance commençait lentement à nous emplir la gorge de dégoût et de révolte. Il serait grandement temps que les blancs eux aussi portent eux-mêmes le poids de leurs tares psychologiques et culturelles. Pour le bien d´une réelle et équitable démocratie.

Musengeshi Katata

« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »

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