Magazine Cinéma

Série TV : "Supercopter" ( 1984-1987 )

Par Charlyh

Profitant d’une désagréable convalescence ( qui me paralyse actuellement d’un bras et in facto d’une main ), je sors de mon semblant de torpeur – après une première bafouille sur le film de Paul Verhoeven « TOTAL RECALL » ( oui, vous lisez bien entre les lignes, je risque de faire un nouvel article sur l’un de mes films préférés ) – pour revenir vous parler de cette nostalgie télévisée qui a composé le début de ce blog : « La Malédiction du Loup-Garou », « Espion Modèle », « Chasseurs d’Ombres » et d’autres séries télévisées. Et ce qu’elles aient été des eighties ou des nineties, célèbres ou anonymes, et de La Cinque de Berlusconi ou non.
Et non, chers amis, chers ennemis, je n’ai aucune affinité et sympathie pour la politique national-socialiste de l’homme d’Etat outre-alpin qu’est devenu ce patron de chaine de mon adolescence télévisée ( ce qui pourrait expliquer ma « réussite » scolaire, sic ), mais je garde, oui, un souvenir très nostalgique et ému de cette fameuse cinquième chaine française qui aura tenu son statut de nounou virtuelle de sa création et sa dernière image définitive après le fatal décompte de notre ami Jean-Claude Bourret ( sans ses petits amis verts venus du fin fond de l’espace ).

Et dans ces années de succès télévisés et d’audiences, à partir du lundi 21 avril 1986, débarqua sur cette chaine, parmi ces nouveaux sombres monstres mécaniques à la mode de fin de journée, « Tonnerre Mécanique » ( lancé le vendredi 25 avril 1986 sur cette même Cinq ) et son assistance à distance par Norman Tuttle et le nouveau chevalier moderne Michael Knight à bord de « K2000 » ( lancé le mardi 22 sur la même chaine toujours ),

Série TV :

« AIRWOLF »

Re-titrée « brillamment » de ce coté-ci de l’Atlantique « Supercopter », cette série d’action librement inspirée du film de John Badham ( « SATURDAY NIGHT FEVER » ) « TONNERRE DE FEU ( BLUE THUNDER ) » sorti en 1983 sur lequel bossa tout de même Dan O’Bannon, fut produite dès l’année suivante, 1984, pour être diffusée dès le 22 janvier 1984 sur le réseau américain CBS.
Première création personnelle du scénariste et producteur à succès, Donald P. Bellisario ( « Les Têtes Brulées », l’originel « Galactica » ou « Magnum », où l’on trouvait déjà un Marines, un hélicoptère et le traumatisme du Viêt-Nam ), puisqu’aucune chaine ne voulait se risquer dans un projet high-tech aussi audacieux, « Supercopter » suinte les thématiques sous-entendues ou explicites de son ancien Sergent des Marines ( de 1955 à 1959 ), p
roche des idées du Parti Républicain - l'importance de la famille et de l’armée - qu’il poursuivra et creusera plus profondément dans ses séries suivantes : « JAG »,  «NCIS » et son spin-off « NCIS : Los Angeles » ou même « Code : Quantum ».

Ex-vétéran du Viêt-Nam, où il pilotait déjà des hélicoptères, le Capitaine Stringfellow Hawke en est revenu un brin traumatisé par la disparition de son frère ( qu’il a du abandonner dans une rizière pour ne pas mettre en péril les hommes qu’il venait de récupérer ) : solitaire, froid et distant, désormais, il vit avec pour la seule compagnie de son chien dans une cabane au bord d'un lac au milieu des montagnes ( en réalité, la résidence appartient au producteur et créateur de la série, Donald P. Bellisario et se situant sur la rive du Lac Tahoe au Nevada )…

Lorsqu’un prototype unique d'hélicoptère militaire nucléaire supersonique doté des derniers perfectionnements, capable d'atteindre des vitesses supersoniques et autres matériels de guerre, construit par l'Agence ( société proche de la CIA ), est volé par son créateur, le docteur Charles Henry Moffet, dans le but de le vendre à la Libye, lors d’un test top secret confidentiel, Hawke est alors appelé par l’énigmatique Archangel, qui dirige la FIRM, le comité sénatorial sur l’armement et les tests sur l’appareil, pour retrouver son Supercopter.
Aidé de Dominic Santini, le meilleur ami de son père ( aux cotés de qui il combattit durant la Seconde Guerre Mondiale ) et son seul ami et mentor ( qui l’a élevé depuis la mort de ses parents ), propriétaire d’une compagnie d'hélicoptères, Santini Air, spécialisée dans le transport de marchandises et de voyageurs et les cascades de films hollywoodiens, il récupère l'appareil, mais refuse de le rendre, cachant l'hélicoptère dans un volcan éteint de la Vallée des Dieux de Monument Valley dans l’Arizona.

Dés lors, en échange  de l’aide de la CIA pour retrouver son frère, Saint-John Hawke, Stringfellow Hawke accepte de sortir de temps à autre Supercopter de sa cachette pour accomplir des missions ponctuelles pour Archangel, leur éminence grise tout de blanc vêtu…


Et la toute jeune société de production Belisarius Productions de se lancer dans la production, aux cotés d’Universal, de trois premières saisons, totalisant cinquante-six épisodes, après cette courte première saison aux allures de maxi-série avec ses douze épisodes ( téléfilm pilot « Trafic de filles ( Shadow Of The Hawke ) » de quatre-vingt-dix minutes inclu ).
Et de maxi-série, cette série n’en aura que des allures par son format ou plus précisément le nombre d’épisodes de cette première saison : les producteurs de la série ( Donald Bellisario, Bernard L. Kowalski, Alan J. Levi ou Stephen A. Miller, qui y ont été aussi réalisateurs ou scénaristes ) n’ayant, déjà, pas réussi à obtenir les autorisations nécessaires au survol de villes, ceux-ci feront heureusement de cet inconvénient un atout visuel dans sa réalisation et ses décors naturels ( puisque les paysages de campagne des zones désertiques de Santa Clarita en
Californie, Arizona, Nevada et bien sûr Monument Valley dans l’Utah donneront à la série un look dépaysant à la limite du post-apocalyptique en pleine Guerre Froide ), mais surtout les différents réalisateurs auront du utiliser des images d'archives de l'US Air Force et de l'US Navy datant tout de même des années 60 et 70 ( aux défauts visuels particulièrement visibles voire anachroniques ) pour tenter de reproduire des combats aériens avec les adversaires de Supercopter, la production n’ayant aucun soutien matériel de la part du Département de la Défense des États-Unis. Ce qui ne se produira plus dans les productions suivantes de Donald : « Code : Quantum », « JAG » ou ses deux versions de « NCIS » ( spin-off de la précédente ).
Faisant bon cœur mauvaise fortune ( ou une expression dans le genre ), producteurs et réalisateurs ( qui, comme vous l’avez lu, occupaient parfois ces deux postes et d’autres ) parviendront tout de même à faire de cette série un succès hollywoodien télévisé d’alors ( « Supercopter » durant plus que ces saisons uniques tout de même de la véritable série issue du film « TONNERRE DE FEU » ou « Tonnerre Mécanique », inspirée du succès des débuts de « Supercopter » ), avec le coté kitschissime que lui confèrent aujourd’hui son générique Bontempi de Sylvester Levay ( sur lequel tous les branleurs de ma génération auront posé ces paroles débiles : « Supercopter, c’est super, c’est super… » ) et les costumes de Jean-Pierre Dorléac ( qui aura travaillé avec Bellisario sur « Galactica » et « Code Quantum » entre autres ) mais surtout ces pures permanentes et décolorations eighties de Sandra Henderson ( qui, si j’en crois sa fiche IMDB, aura signé la fin de sa carrière, sic ! ).

Et, pourtant, j’ai aimé ça.
Moi aussi, je rêvais d’enfiler une combinaison grise et un casque noire pour pénétrer par ce sas pressurisé fictif du Supercopter : un
Bell 222 civil, hélicoptère civil – donc - construit par la société Bell Helicopter dans les seventies (dont le premier prototype de cet appareil vole pour la première fois le 13 août 1976 ), et peint en noir et blanc et aux vitres teintées pour les besoins de la série et lui donner un look agressif de squale avant d’être modifié à l’aide d'éléments en plastique, aluminium et fibre de verre en un hélicoptère de combat par la société californienne spécialisée dans les tournages aériens JetCopters Inc.
Société qui, sur les désirs de la production et les coordinateurs aériens, reprendra de nombreuses caractéristiques techniques (
blindage, radars, contre-mesures, etc ) et armements existants ( AGM-65 Maverick, AGM-114 Hellfire, AIM-9 Sidewinder,… ) inspirés de la technologie militaire US de l'époque ( AH-1 Cobra et AH-64 Apache ) tout en laissant une grande partie de pure fiction compléter ces moyens extraordinaires ( vol supersonique grâce à la postcombustion de deux turboréacteurs placés sur le côté de l'hélicoptère, loopings et tonneaux, etc )…

Oui, moi aussi, j’ai rêvé d’avoir un prénom imprononçable, de vivre en reclus à la montagne, en jouant du Apocalyptica avant l’heure ou plutôt du Prokofiev mélomane sur mon violoncelle au bord de l’eau ( et donner à cette série d’action ses belles scènes d’émotion au même niveau que la scène « déchirante » d’abandon au Viêt-Nam citée plus haut ) et de piloter un tel hélicoptère plus qu’une moto bondissante et une Pontiac parlante.
A l’époque, l’adolescent que j’étais voulait être ou se rêvait, de toute façon, ce pilote d’hélicoptère top-secret ou un caméraman luttant contre une colonisation extraterrestre programmée ( oui, la version originale de « V » est l’une de mes séries kultes avec Michael Ironside de « TOTAL RECALL » dans le rôle du finalement sympathique bad guy Ham Tyler en plus de Mike Donovan ).


Oui, Jan-Michael Vincent était, alors, l’un de mes acteurs préférés ( au point de choisir son prénom, Jan, en cours d’anglais lorsque notre prof de l’époque nous demanda de nous rebaptiser dans la langue de Shakespeare ).

Né le 15juillet1944 à Denver au Colorado, Jan-Michael Vincent reste, je crois, essentiellement et éternellement, connu pour son rôle de Stringfellow Hawke dans cette série.
Alors, payé 200 000$ par épisode, en faisant à l’époque l'acteur télé le mieux payé au monde ( et oui même David Hasselhof, le Michael Knight de « K2000 », ne lui faisait pas concurrence, ni aucun autre ), cette star TV des années eighties, venue des plaines des westerns télévisés de la télé d’antan ( « Lassie », « Bonanza », « Gunsmoke » ) et ayant déjà joué anecdotiquement un pilote d’hélicoptère dans la cultissime série « Amicalement Vôtre » en 1971, aura tout de même joué aux cotés de Charles Bronson, oui, LE Charles Bronson et sa célèbre moustache, en 1972 dans « LE FLINGUEUR » de Michael Winner ( espèce de « MAX & JEREMIE » US ou vice-versa ) ou aux cotés de Gene Hackman, James Coburn et Candice Bergern dans un retour au western dans « LA CHEVAUCHEE SAUVAGE » de Richard Brooks en 1975…
A ses cotés, dans le rôle de Dominic Santini, son copilote et ami : rien de moins qu’Ernest Borgnine.
Ermes Effron Borgnino le
24janvier1917 à Hamden dans le Connecticut, cet acteur d’origine italienne a surement été révélé aux jeunes téléspectateurs de ma génération dans cette série, alors qu’il a tout de même joué pour Robert Siodmak ( « THE WHISTLE AT EASTON FALLS » ), Fred Zinnemann ( « TANT QU’IL Y AURA DES HOMMES » ), Nicholas Ray ( « JOHNNY GUITARE » ), Robert Aldrich ( « VERA CRUZ » ), Richard Fleischer ( « LES VIKINGS » avec Kirk Douglas ), Sam Peckinpah ( « LA HORDE SAUVAGE » ) mais aussi et surtout, bande de petits fuckin’ bastards, dans « LES DOUZE SALOPARDS » de Robert Aldrich à nouveau et « NEW-YORK 1997 » de John Carpenter !!
Et pourtant, je reste sûr que certains d’entre vous ne le connaissaient pas avant. Ou alors dans l’anecdotique film Disney oublié : « LE TROU NOIR » de Gary Neslon en 1979.

Lorsque au début de la seconde saison, dans l’épisode « L'Évasion ( Sweet Britches ) », les producteurs et scénaristes intègrent, à la demande de CBS et pour s’attirer un public féminin, le personnage de garçon manqué avec ses cheveux courts mais tout de même féminin de Caitlin O'Shannessy, pilote d'hélicoptère de la police pour la surveillance aérienne de la route, qui se méfie de ses supérieurs avant d’intégrer la compagnie Santini Air de Dominic et de parfois tenir le rôle de pilote remplaçante de Supercopter, la série suit encore un cours normal : cette saison voyant son audience s’accroitre en approfondissant suffisamment les personnages et rendant les histoires plus relationnelles entre eux à défaut de rationnelles.
Actrice rousse, née le 25 février 1956 à Monterey, la Californienne Jean Bruce Scott s’est alors fait précédemment connaître – ou presque – dans des séries soap comme « Des Jours et des Vies » ou «  St. Elsewhere » ( deux cultes outre-Atlantique ) ou en apparaissant dès 1983 dans « K2000 » et en étant un rôle récurrent de Lieutenant Commander de l’US Navy dans « Magnum », autre production Bellisario.
Jusqu’ici tout va bien… A l’exception de la dramatique mort, le 18 janvier 1985, dans un crash lors d’une scène du vingt-neuvième épisode ( « La Vengeance » ) de la doublure de Jan-Michael Vincent : le cascadeur Reid Rondell, à qui sera dédié cet épisode.
Né le 11 juillet 1962 et ayant été acteur dans des séries comme « Matt Houston » ou « L’Amour du Risque », Reid Rondell aura surtout été de ces cascadeurs et doublures anonymes dans des films comme « OUTSIDERS » ( dans lequel il doublait Tom Cruise ), « RICKY BUSINESS », « BIRDY », « D.A.R.Y.L. » ou cette « FUREUR DU DANGER » en 1978 sur laquelle il doublait déjà Jan-Michael Vincent…

Mais avec la tournure que veulent faire prendre les autres producteurs, scénaristes, studios et CBS à la série au début de sa troisième saison, son producteur principal et créateur Donald P. Bellisario en quittera, sans mauvais jeu de mots pour cet ancien Marines, le navire ( comme se répétera la mésaventure en cours de route sur la récente « NCIS » initiale ), non sans entraîner dans son sillage sa jeune et récente épouse l’actrice afro-américaine Deborah Pratt, qui aura auparavant travaillé dans une autre production de son époux, « Magnum », avant de l’accompagner sur l’aventure « Code : Quantum » comme coproductrice, scénariste ( dont de la très belle trilogie du « Petit Cœur » ou les affrontements directs entre Sam et son pendant maléfique ) et voix dans la VO du robot Ziggy !
Deborah Pratt partie, l’éminence grise de nos héros, Archangel, perdra son assistante Marella et ne saura dès lors la remplacer par sa multitude d'assistantes interchangeables habillées en blanc…
Poursuivant de malchances, les producteurs devront se résoudre à virer, en fin de cette troisième saison, leur star, Jan-Michael Vincent, dont les problèmes de drogue mais surtout d'alcool ( l’acteur étant connu pour s’être présenté en état d’ébriété avancé sur les plateaux ) et de violence conjugale ( jusqu’à en avoir un bras cassé au moment du tournage du sixième épisode de la seconde saison, « Arrestation » ) surmédiatisés viendront ruiner sa carrière à l’avenir ( en plus d’un accident de voiture qui laissera de profondes cicatrices sur le visage de cet Apollon en faisant une éventuelle doublure lumière de Franck Ribéry et surtout le blessera aux cordes vocales ), qui pourrait se résumer depuis à une apparition dans « Le Rebelle » ( série sur laquelle je reviendrai , si, si ), « Nash Bridges » ou le film « BUFFALO ‘66 » de Vincent Gallo en 1998.
Jan-Michael Vincent viré, les scénaristes rebondissent en faisant son personnage Stringfellow Hawke retrouver, mais à quel prix, son frère disparu Saint-John pour lancer cette quatrième et dernière saison, qui conclura la série avec son dernier épisode du 7 juillet 1987.
L’équipe du Supercopter modifiée ( Dominic Santini, Caitlin O'Shannessy et même Archangel, interprété par Alex Cord, jusque-là apparu dans « Le Virginien », « Mission Impossible », « L’Homme qui Valait Trois Milliards », « Hôtel », « La Croisière s’Amuse » ou « L’Ile Fantastique » dans plusieurs rôles et même en caméo dans « Something Else » dès 1970, également débarqués ), les nouveaux producteurs et scénaristes, qui pour beaucoup débuteront sur cette série si ce n’est ni feront leur unique travail télévisé, enrôleront une nouvelle team de pilotes autour de Saint-John : le Major Mike Rivers ( Geraint Wyn Davies, que l’on reverra par la suite dans les séries dérivées « Highlander » et « Robocop » mais aussi et surtout « 24 Heures Chrono » ), la nièce de Dominic Santini, Jo Santini ( Michele Scarabelli, revue depuis dans la série « Alien Nation » et ses différentes suites et téléfilms mais aussi le film « Y A-T-IL UN FLIC POUR SAUVER L’HUMANITE ? » en 2000 ) et le nouvel agent de liaison de l’Agence, Jason Locke ( Anthony Sherwood, dont je ne pourrais vous citer que la série canadienne « Paire d’As » et « L Word » pour réapparitions TV ).
Centrée sur le personnage de Saint-John Hawke ( désormais interprétée par le fadasse Barry Van Dyke – et non plus Christopher Connelly , disparu en 1988, comme dans les flashbacks des premières saisons et un épisode de la seconde - le fils de Dick Van Dyke, animateur légendaire et pionnier de la télévision américaine, ayant joué comme lui joué un détective Sloan dans la série « Diagnostic : Meurtre » et ses téléfilms de 1992 à 2002 avant d’enrôler sur le rôle de Myke Bryant dans la série « Murder 101 » et ses dérivés entre 2006 et 2008, dont il réalisera un épisode et en écrira d’autres ), cette quatrième et ultime saison sera même considérée par certains téléspectateurs comme une série spin-off, spin-off mais foireuse, allant jusqu’à l’intituler « Airwolf II » outre-Atlantique.
Rachetée par Atlantis Skyflight Productions Inc. ( et dont il s’agit de la seule et unique production ) et produite par MCA TV ( plutôt spécialisée dans les vieilles enquêtes à la « Columbo »et « Mike Hammer » ), cette dernière saison se tournera pour des raisons budgétaires évidentes au Canada, où les coûts amoindris feront écho à l’épaisseur encore plus fine et inepte des scénarios de cette saison, alors que ceux de la troisième en tenaient déjà une couche et quelle fine couche de bêtise manichéenne et basique à souhait !
Les kidnappings et méchantes petites amies ou ex se multipliant au long de ces vingt-quatre épisodes, dans lesquels Supercopter même ne réapparait plus pour être remplacé par des scènes à l’intérieur de la maquette à l’échelle qui sert de cockpit et des réutilisations abusives voire à vomir des mêmes scènes de combats et acrobaties aériennes et d’explosions que dans les saisons précédentes : les producteurs ayant revendu l’un des hélicoptères utilisé dans la série ( numéro de série 47 085) à un exploitant allemand, la Hubschrauber-Sonder-Dienst, qui après une remise en état complète de la machine ( démontage des modifications de cinéma, les faux lance-roquettes, les sas, nouvelle peinture ) en fera un hélicoptère médicalisé – qui, hélas, se crashera alors qu'il effectuait une évacuation médicale à proximité de
Berlin, lors d’un orage le 9 juin 1991, tuant ses trois occupants, dont la patiente rapatriée âgée de 3 ans.

Au-delà de ce drame humain qui surviendra bien des années plus tard, les fans de Supercopter laisseront mourir ainsi la série en désertant leurs petites lucarnes et, comme je l’ai écrit plus haut, la série prendra fin durant l’été 1987.
Avec 80 épisodes ( quatre saisons déclinantes ) de 48 minutes environ, cette série reaganienne au cœur des eighties qui se sera nourrie du traumatisme de la guerre du Viêt-Nam - dont est sortie traumatisée l’Amérique - et du phantasme de soldats y ayant survécu, prisonniers ou perdus en territoire ennemi ( et je vous renverrai à la filmographie cinématographique du Texas Ranger Chuck Norris ), avant d’exploiter l’actualité géopolitique ( menace d’attaque nucléaire en pleine Guerre Froide, Allemagnes divisées par le Rideau de Fer, etc ), pourra aujourd’hui passer pour kitch, anecdotique, caricaturale plus que nostalgique et étonnante pour des gamins qui aujourd’hui n’en sont plus et dont les propres gamins préfèrent aujourd’hui se rêver branleur androgyne à la pseudo bisexualité affichée dans un loft surmédiatisé dans l’attente de devenir des célébrités d’un court instant qui termineront sur le trottoir, à bosser ou à finir de balayer devant le seul établissement de nuit qui les aura embauchés.
Alors, oui, revoir aujourd’hui un épisode de « Supercopter » doit être dur à encaisser mais c’est aussi ça aujourd’hui le bonheur des téléspectateurs d’antan devenus des sérivores dévédéphages qui les collectionnent sur leurs étagères. Et bonne nouvelle pour les fans ou collectionneurs en manque de collection complète, l’ultime saison 4 ( ou spin-off officieuse ) de « Supercopter » sortira enfin en DVD ce 27 juillet 2010 prochain chez Universal Pictures Vidéo. Que ceux et celles qui auraient loupé ou n’auraient pas accroché à son unique diffusion française désordonnée en 1988 se rattrapent…

Car, « Supercopter, c’est super, c’est super » !!

Générique de la première saison :

Bonus : générique de la quatrième saison :


Fiche IMDB de la série initiale et fiche IMDB de la quatrième saison


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