* spoiler inside *
Ce film je l’ai attendu, rêvé, imaginé et même fantasmé après les premiers retours, c’est pour ça que j’aime autant le 7ème art, au delà d’une œuvre en elle-même il y a toute l’attente avant le film, tout le matraquage médiatique plusieurs mois avant, tout ce buzz, ces espérances…
Parfois on est déçu, ça a été le cas cette année avec Robin des Bois (et ça va l’être à la fin du mois avec The Last Airbender c’est pas un scoop) et parfois on prend une claque, ici on ne parle pas d’un « bon » film, nan, on parle d’une perle, du bijou qu’on attend patiemment et qui n’arrive que rarement…
Déjà Nolan. Grand monsieur, filmo impeccable : Memento – Insomnia – Batman Begins – Le Prestige – Dark Knight (ainsi que le méconnu « Following, le suiveur » sorti avant Memento en 99) et maintenant Inception!
Il fait parti de la nouvelle génération de réalisateurs, innovants, surprenants, moderne, avec un autre de mes réalisateurs fétiche : Fincher.
C’est pas du Eastwood/Scorsese, ni du Cameron/Spielberg, ni du Kubrick, ni du Bay ou du Mann pour un peu effleurer les genres, nan c’est autre chose mais c’est tout aussi grand!
Bref le réalisateur donne confiance, et que dire du casting! Léo pas besoin de développer tellement il a pris une place importante au fil des ans, de ses performances et de ses choix de films, il nous livre encore une sortie incroyable, leader torturé par ses rêves et son passé, il ne porte pas autant le film que dans Shutter Island mais il n’en impose pas moins…
Epaulé par notamment Ellen Page (Juno), Cillian Murphy (28 jour plus tard/Sunshine), Michael Caine (Les Fils de l’homme/Batman Begins), Marion Cotillard (Taxi/La Môme ), Joseph Gordon-Levitt (500 jours ensemble/G.I. Joe – Le réveil du Cobra), Ken Watanabe (Le Dernier samouraï/Mémoires de nos pères-Lettres d’Iwo Jima), Tom Berenger (The Substitute/Platoon), et Tom Hardy (Layer Cake/Bronson).
Tout ce beau monde s’animant sur une musique du maitre Hans Zimmer, le tableau est dressé…!
Brillant, c’est le mot qui vient à l’esprit après les 2h28 de pur plaisir visuel et mental que procure Inception, tellement le film est hors du commun d’un point de vue scénario ; une idée originale, un scénario brillant, un film rare…
D’un point de vue visuel, on retrouve l’univers de Nolan, sa patte, du grand spectacle, des plan fous, du rythme, on ne lâche pas l’écran des yeux!
On a à faire à un blockbuster mais différent de la charge estivale classique dans le sens où l’on n’est pas seulement face à un film divertissant, ici on réfléchi, on hallucine, on prend une claque tellement tout est parfaitement pensé et monté!
Évidemment certaines références sont évidentes, certains refusent la comparaison avec Matrix mais le parallèle entre les deux mondes matrice/rêve saute aux yeux, tout comme j’ai fais un rapprochement immédiat entre le 4ème niveau et le jeu Metal Gear Solid, la base dans la neige, l’infiltration, jouissif!
Ceci dit en rien Nolan ne repompe la trilogie, ici tout est frais, nouveau, on se demande comment on n’a pas pu y penser nous-même avant, à quel point le monde des rêves est exceptionnel et permet d’exploiter les limites du réel et de l’imagination (nan mais regardez moi cette ville qui se déroule comme un rouleau de tapisserie sous nos yeux!)…
La trame est plutôt classique, une première scène qui donne le ton, un élément perturbateur, une mission/aventure improbable, aux limites de l’impossible et un final perturbant, classique mais au final qui relève du génie tellement tout rentre dans les cases, au millimètre, à la seconde près devrais-je dire!
L’histoire ne se contente pas de survoler le concept développé autour du contrôle des rêves, le scénario y inclus toute une partie liée aux effets dévastateurs de la technologie mise en avant, via la notion de dépendance, la perte des repères, comme si dans Matrix il n’était plus possible de différencier le monde réel de la Matrice (ce qui n’est pas le cas vu que dans le film, le monde réel est le monde merdique )
Di Caprio en est l’incarnation, son personnage est hanté par son passé, sa maitrise de l’extraction et sa possible capacité à l’inception ne sont que le résultat de son malheur, d’ailleurs son unique souhait est de réussir à arrêter et à se faire blanchir pour vivre sa vie, sa vraie vie (ou pas? Magnifique final)…
Une autre notion lié au rêve qui est magistralement utilisée dans le film est celle du temps, le temps écoulé quand on rêve passe plus lentement que celui écoulé dans la réalité, ainsi, couplé aux rêves imbriqués dans les rêves, le temps qui passe est un élément primordial et le maitriser est la condition sine qua non pour ramener le sujet, ici Nolan gère parfaitement les différents niveaux avec des scènes se déroulants au même moment mais pas à la même vitesse, c’est juste impressionnant…
Quant aux acteurs qui forment un peu une équipe à la Ocean Eleven aucun faux pas ou presque, mention à Tom Hardy que je ne connaissais pas (mais j’ai furieusement envie de voir Bronson), son rôle de Eames est très juste, drôle, impliqué…
Ellen Paige je l’adore, elle est toujours aussi charmante c’est le mot, par contre son personnage est surement le moins captivant, elle est principalement une pièce du film qui permet d’en apprendre plus sur Dom Cobb.
Marion Cotillard est quant à elle fidèle à elle-même, on aime son style et son jeu ou pas, perso son anglais me fait mal aux oreille, pas vraiment fan mais il y a pire…
Cillian Murphy impeccable, j’aime bien cet acteur qui me semble un peu décalé, son rôle de victime n’est pas le plus intéressant non plus mais il s’en sort très bien, entre une attitude désinvolte et maitrisée et une réelle souffrance enfouie vis à vis de ses relations avec son père.
Mention aussi à Joseph Gordon-Levitt qui est très efficace en spécialiste de l’extraction, très terre à terre il pondère le personnage de Cobb et apporte une touche d’humour au film (le baiser avec Ellen Paige :p)
Comme d’habitude Hans Zimmer réalise un boulot de fou sur la bande son, certains l’ont trouvé parfois un peu trop présente perso je l’ai trouvé parfaitement adaptée, notamment ces gros effets sonores qui mettent direct dans l’ambiance « Nolan » dès le début de la bande annonce!
Après un fantastique Dark Knight (et c’est peu de le dire) Nolan atteint avec Inception le sommet de son art en réalisant un classique instantané. On peut légitimement penser qu’il pourra difficilement faire mieux que ces deux films, le résultat est maitrisé de A à Z, mais j’y crois, il se surpassera, on aura encore droit à un concept affolant c’est sûr, dans l’attente du prochain Batman (on parle d’ailleurs de Joseph Gordon-Levitt en Riddler, why not!) le cinéma à encore de beaux jours devant lui…
Sinon vous avez vu la ressemblance entre Nolan et Léo? Dingue…