Mardi est un jour à marquer à l’indélébile sur vos petits calendriers Dieux du Stade/Mannequins Victoria’s Secret. Pouquoi? Parce que le nouvel album de l’excellente tornade M.I.A sort dans les bacs! He oui!! OH! JOIE! BONHEUR! Il est désormais possible de l’écouter sur deezer! Commençons la critique sans attendre!
L’album de la miss s’ouvre sur le très court « The message », à peine plus d’une minute, durant lesquels on a des bruits de sirènes et des bribes de conversation. Une intro pas géniale si vous voulez mon avis… (et c’est gratuit!)
Puis arrive « Steppin up », inauguré par des bruits de tronçonneuse/moto qui démarre (difficile à dire), et la voix de M.I.A, contestataire, un brin rappeuse, et un très accrocheur « M.I.A! You know who I am! » Bien sûr qu’on sait qui tu es! Encore heureux!
Arrive en suite le « pouffisant » « XXXO« . Si on oublie le reste de l’album, on pourrait croire que la miss a succombé à la force obscure, qui est de suivre la mode plutôt que de la faire. Néanmoins, je suis loin de penser que cette chanson est une gamelle. Elle est très accrocheuse, et semble parfaite en soirée! De plus, le refrain, « You want me be somebody who I’m really not » peut faire penser que M.I.A, ici, suit la mode pour mieux la critiquer.
« Teqkilla« ! Ce morceau commence de façon très « daft puneske », avec une voix d’automate qui répète « down the drink! », accompagnée de bruits d’ordi assez énervés. Puis arrive la vraie voix de l’artiste, entraînante et catchy, sans rien perdre de son côté révolté, style « fais gaffe, il se pourrait bien que je commence une révolution! ».
Après la tempête, le calme! « Lovalot » commence assez calmement, en quasi a capella, avant que n’arrivent les percus (sûrement des maracas), qui viennent souligner la rythmique impeccable du flot verbal de la miss.
« Story to be told » commence sur le décollage d’un avion, auquel vient s’ajouter des voix tout droit venues de Bollywood, avant que n’arrive M.I.A, pour poser ses rimes incisives et, une fois de plus, contestataires, soulignées par des bruits très urbains (sirènes, motos etc.)
« It takes a muscle »! Un vrai bijou celle là! Des rythmiques reggae très « kingston représente! » sublimées par quelques petites touches d’électro en fin de refrains. Un vrai régal! En plus, cette chanson est un curieux mélange entre paperplanes, LE tube de la grande M.I.A, et… attention les yeux… I got you babe de Sonny and Cher! (Cela vient sûrement du petit côté reggae). Univers assez improbable, mais virage réussi à la perfection par la grande dame!
Ensuite arrive, sur des riffs de synthés étouffés par les beats, « It iz what it iz ». La voix de M.I.A arrive toute floutée, pour se faire de plus en plus claire et puissante. Ce titre aussi est très surprenant, puisque le rythme est si lent, et la mélodie si douce, que l’on pourrait presque en faire une slow. (Heu… la comparaison s’arrête aux sonorités. Il n’est pas encore venu, celui qui pourra rendre notre tigresse internationale niaise et « in the mood for love »)!
Après le calme, la tempête! Le tranquille « it iz what it iz » est succédé par « Born Free ». Ce morceau, dont le clip a été réalisé par Romain Gavras, n’est plus à présenter. Souvenez vous, les camps de concentration pour roux qui ont causé la polémique!Donc la chanson commence par des pleurs de bébés, auxquels succèdent des guitares aggressives façon rage against the machine, et les vocals engagés-enragés de l’artiste, ponctués par le magistral appel à la manifestation » I was boooorn free! », rendus encore plus aggressifs par les beats d’électro angoissants et étouffants. « Prenez vos lances-pierres, et venez me rejoindre au front! » Voilà ce que semble dire cette chanson!
Les riffs enragés façon métal sont aussi au rendez vous sur l’excellent « meds and feds », qui vous donne une furieuse envie de vous lancer dans le plus grand head banging que vous n’ayez jamais fait. Les guitares énervées se mêlent ici à la voix, pas du tout plus calme, de M.I.A, qui clame aux et fort « I just give damn! » Ce morceau risque de faire TRES mal en live!
le côté reggae sympa d’It takes a muscle revient, à notre plus grande joie, sur « tell me why », où la voix posée et calmée de notre femme de poigne est accompagnée par des tambours de guerre. Voilà donc un mélange assez improbable de vocals entraînants, donnant presque la patate, avec des percus dignes d’une grande riot. Un décalage efficace, qui sert à la perfection le message pacifiste et d’indépendance si cher à l’artiste.
L’album arrive déjà à sa fin, et se clôt par « Space ». Ici aussi, le morceau est inauguré par des sirènes, qui s’éteignent brusquement, pour faire place à un solo a capella de M.I.A, qui nous annonce « Gravity is my ennemi », avant d’être rejointe par des bruits de sondes, pour mieux donner l’effet d’infiltration du QG de la NASA. Un titre très aérien, qui fait honneur à son intitulation, en évoquant les technologies aérospatiales, et en nous faisant oublier la gravité grâce à son côté planant. On ferme les yeux, et on s’imagine au cœur d’une navette spatiale.
En conclusion, on a ici un opus très novateur, et réussi! M.I.A a choisi de tenter un énorme virage, et s’en est tirée comme un chef! On a certes patienté trois ans depuis la sortie de Kala en 2007, mais l’attente valait résolument le coup! C’est donc avec une grande joie que je mets un 15,5/20 à ce chef d’œuvre!