Le
scénario de l’étape du jour entre Salies-de-Béarn et Bordeaux n’a pas dérogé à
la règle. C’est l’étape de transport pour quitter les Pyrénées et rejoindre le
lieu du contre la montre avant l’arrivée définitive à Paris. Le parcours est
plat, entièrement plat à travers les pins des Landes et les premiers vignobles
bordelais.
Un regret toutefois : le nouveau règlement qui supprime les bonifications aux arrivées n’a pas permis à Cavendish de porter au moins une journée le maillot jaune. Sur le plan sportif, il le mérite.
Pour les leaders, l’étape fut une aimable mise en jambes avant le duel attendu sur les 52 kilomètres séparant Bordeaux de Pauillac à couvrir contre la montre. La montagne n’a pu départager Contador et Schleck. C’est la plaine qui va s’en charger.
L’avantage de Contador sur Schleck au classement général est de huit secondes. Une broutille. Contador est favori. Certes, ses résultats en contre la montre n’ont pas été très probants depuis le début de la saison notamment au Critérium du Dauphiné mais cette épreuve avait lieu il y a maintenant six semaines et depuis l’espagnol a eu tout le temps de monter en puissance. Schleck a beauoup de mal dans les contre la montre. Son prologue à Rotterdam fut une catastrophe. Le luxembourgeois affirme avoir fait beaucoup de progrès dans ce domaine en s’astreignant durant l’hiver à un entraînement spécifique.
Les départs étant donnés dans l’ordre inverse du classement général, Schleck partira avant Contador lequel aura un atout considérable puisqu’il sera au courant de son avance ou de son retard sur son rival.
Les deux hommes avant cette étape auront un emploi du temps sensiblement similaire. Ultime reconnaissance du parcours en voiture puis sur leur bicyclette pour encore mieux mémoriser le parcours puis repas léger, massage et un long échauffement d’environ une heure avant leur départ pour « mettre le corps en température ». Ce sera alors le départ pour un effort total de plus d’une heure.
On saura à l’issue de cette étape qui est le vainqueur de ce Tour. Contador pour la troisième fois ou Schleck pour la première fois.
La lutte pour la première place va naturellement mobiliser l’attention de tous mais les places d’honneur ne sont pas encore figées. La troisième place est en jeu entre l’espagnol Samuel Sanchez et le russe Denis Menchov. 21 secondes les séparent en faveur de l’espagnol.
Qui aurait dit au départ de ce Tour très montagneux que la plaine allait devenir l’ultime terrain de sélectionpour fixer de façon définitive le classement final ? Christian Prudhomme et son équipe peuvent être satisfaits de la construction de leur épreuve.