Ce 10 juillet 2010, les quatre-vingts parlementaires ayant refusés les pleins pouvoirs au gouvernement français afin de modifier la constitution étaient mis à l’honneur ; parmi ces « résistants » du 10 juillet 1940, le sénateur Marx Dormoy.
Né le 1er août 1888 à Montluçon (Allier), Marx Dormoy participe au gouvernement du Front Populaire en tant que sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil puis en qualité de ministre de l’Intérieur après le suicide de Roger Salengro, le 18 novembre 1936. La fonction et son action ne pouvaient que susciter la verve des caricaturistes de l’époque.
Mi-Hortefeux, mi-Besson, Marx Dormoy s’est illustré par une volonté de réprimer « impitoyablement » les réfugiés clandestins, mais également par sa lutte contre l'« Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale » surnommée par la presse « La Cagoule ».
Suite aux attentats visant les sièges d’organismes patronaux (C.G.P. et U.I.M.M.) le 11 septembre 1937, dans lesquels sont impliqués des membres de la cagoule clermontoise, les Enfants de Gergovie, et, après l'échec d’une tentative de coup d’État le 15 novembre, Marx Dormoy démantèle l’organisation terroriste fin novembre 1937.
Au hasard d’une brocante, en feuilletant les pages d’un numéro spécial du journal satirique « Le Rire » en date du 6 janvier 1939 (n°1015), je découvre parmi « Les véridiques aventures d’un Don Quichotte à la manque » l’épisode où le héros « vint à croiser son ami, le malin Dormoy, sire de Fantomarx, grand amateur de littérature cabalistique et rocambolesque… (qui) prenant l’air grave qu’il avait coutume d’adopter… vint à lui dire à l’oreille qu’une Cagoule horrifique… monstre suscité par l’infernal Adolf pour ravager le pays… (exigeant) chaque jour sa part de victimes. Tous les défenseurs du marxisme étaient visés… Don Quichotte, à ces mots,… jure de débarrasser le pays de cette horrible Cagoule… (l’apercevant) il fonce dessus. Hélas ! sous le choc, la Cagoule, qui n’était qu’un mannequin de toile… ».
Héros bien involontaire de cette satire de BEN, Marx Dormoy, après le refus du 10 juillet, devait être mis en résidence surveillée ( ! ) à Montélimar où le 25 juillet 1941 des sympathisants de cette Cagoule qu’il croyait avoir détruite posèrent une bombe sous son lit.
Pour conclure, une iconographie de Marx Dormoy plus conventionnelle avec cette eau-forte originale de l’artiste bourbonnais Lucien Pénat (1873-1955), Grand Prix de Rome de Gravure en 1902 et ami de Marx Dormoy.
Voir notre Catalogue des oeuvres disponibles, des ventes de gravures peuvent être en cours.
L'utilisation et la reproduction, totale ou partielle, de la présente notice, et plus généralement des notices contenues sur ce site, ainsi que les reproductions des œuvres qui nous appartiennent, sont soumises à nos Conditions Générales d'Utilisation.