(… Puisque je pars en week-end à l’instant, et que vous ne pourrez pas me lire pendant deux jours, je vous ai pondu un bel article bien long comme vous ne les aimez surtout pas. Et vous avez intérêt à le lire, hein, et jusqu’au bout ! Sinon…. grrr)
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« Le saviez-vous ? En 2007, Nicolas Sarkozy a obtenu 68% des suffrages des Français de 70 ans et plus et 61% des votes des 60-69 ans (source Ipsos ). (Luc Mandret, Vive les vieux !) »
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J’aimerais me faire ici l’écho d’une préoccupation oubliée, que je n’avais jamais explorée dans aucun de mes billets depuis l’origine de ce blog, à moins que ma mémoire ne me fasse défaut… (Ceci dit, sans forfanterie aucune, après 728 billets depuis sa création, le 11 novembre 2008, voilà qui serait humain).
Née d’un constat qui n’est pas seulement le mien, et qui fait suite à l’analyse minutieuse et rigoureuse des résultats des dernières élections (présidentielles notamment, mais régionales également), je me suis toujours dit, mais avec une certaine pointe de fatalisme¹, que cette cible électorale là avait été fortement négligée, et que nous autres, blogueurs, n’étions ni très bien placés ni très efficaces à les convaincre, quels que soient nos mérites, nos compétences, nos angles de vision et notre positionnement politique respectifs…
Quoique. Si l’on est bien de droite… et bien libéral… ou plus volontiers grand public… voir carrément xénophobe… et qu’on continue de caresser les gens dans le sens de leurs plus bas instincts… On peut bien sûr faire du buzz !.
Pourtant, un blogueur a fait lui le pari inverse, et alors que j’avais dans un premier négligé son billet, voilà que j’y reviens par le biais de sa rediffusion par Marianne dans mon google reader… Pourquoi diantre seulement là ? Notoriété oblige ? Pas seulement : également par manque de temps et de disponibilité d’esprit. Les blogueurs qui publient beaucoup savent de quoi je parle : le temps est serré, compté, limité, et l’on ne peut suivre le fil et le flux de tout, tant le fleuve bouillonnant des informations est dense actuellement, surtout avec toutes ces affaires, qui s’emmêlent à un train d’enfer… pendant que Sarkozy s’agite en diable.
Mais j’en viens au vif du sujet, après cette longue digression, espérant naïvement que le lecteur potentiel (j’en ai peu) ne soit point lassé, tant il est d’habitude dans la blogosphère de faire court, ramassé et d’entrer en matière sans trop de chichis ni de tralalalas… Il faut que le billet ait si possible, vitesse des médias oblige, surtout sur Internet, le maximum d’impact, et si possible celui d’une balle, volontiers explosive lorsque l’on vise la notoriété, ce dont je me fous royalement, ne la recherchant pas non plus particulièrement dans la vraie vie.
A l’appui de ce j’’m’enfoutisme, en tous cas sur ce point là, une considération que l’on développe également à propos des médias traditionnels, tels que les journaux papier et télévisés, selon lequel pour aborder un sujet, il faudrait peut-être prendre davantage de temps pour bien camper le décor, en étudier le contexte, l’antériorité, les différentes idées émises dans le passé à son endroit, et seulement après envisager de pondre un article qui tienne un tantinet la route… mais seulement après une longue investigation, déontologie journalistique faisant foi !
Avec un blog, tout cela est un peu plus difficile. On préfère en général, si l’on veut figurer en bonne place sur le podium des multiples palmarès de blogs, et caresser l’idée Ô combien jouissive d’être repris par un média qui a davantage de visibilité qu’un vulgaire blog de particulier, commencer par trouver des liens de tauliers mieux placés dans la hiérarchie pour assurer sa propre notoriété future… Un peu comme dans la vraie vie (qui a dit que c’était un monde si virtuel que cela ?) où il s’agit d’approcher au plus près des notables et autres sommités bien placés sur l’échelle sociale si l’on veut se donner toutes les chances d’évoluer socialement et professionnellement.
(Ceci écrit, je ne suis pas sûr que tout un chacun, surtout parmi les blogueurs du wikio, en ait parfaitement conscience, sans quoi cette vérité (chez moi toujours sujette à débat, quelles que soient mes outrances) risquerait fort de les heurter, surtout quand on se revendique pour la plupart, comme moi y compris, électron libre… voire anarchiste ! Et m’attirer de plus sérieuses antipathies que celles que ma brève carrière de blogueur m’a déjà donné à connaître… (Même pas peur !).
Mais revenons à nos moutons : les personnes âgées, les seniors, les vieux, la quatrième génération, c’est comme voulvoul. Moi, j’appelle un chat une chatte si c’est une femelle, n’en déplaise aux prudes hommes… et femmes.
Luc a raison, ce qu’il écrit est très pertinent, et si nous ne nous attelons pas à la tâche, il se pourrait très bien que la droite (et pourquoi pas bien plus dure cette fois, sous une trompeuse blondeur…) ne nous passe devant le nez, comme en 2002.
Et Nicolas le sait bien, qui agite à corps et à cris tous les chiffons les plus visibles médiatiquement pour attirer à lui la confiance de son cœur d’électorat, qui l’a voulu si fort en 2007… Et qui risque bien de préférer l’original à la copie, selon la formule consacrée, en 2012.
Pour ne pas prendre ce risque, et sauver ce qui peut encore l’être de notre démocratie, il serait effectivement temps de s’intéresser à nos aïeul(e)s, à leurs attentes et à leurs besoins qui, s’ils ne sont pas davantage pris en compte, risque fort de faire le jeu des extrêmes, et pas vraiment de gauche. Sécurité, sécurité, et encore sécurité, la peur risque fort de les guider. Et nous devrions nous aviser de ne plus la mépriser, mais de lui donner une réponse différente de celle de la droite, plus humaine, solidaire et tolérante. Elle exige selon moi une réflexion plus profonde que ce que je vois aujourd’hui dans les programmes des uns et des autres, et nécessite une véritable révolution sociétale. Personne n’est satisfait du sort que nous réservons aujourd’hui à nos jeunes, à nos vieux, à nos immigrés, à nos handicapés…. Et la frange de la population ainsi méprisée par le pouvoir en place se révèle de plus en plus imposante. Si seulement la foule votait !
Elever le niveau du débat public non par le bas, comme les intérêts de l’UMP et de ceux qui le soutiennent (à grands renforts de monnaie sonnante et trébuchante s’il le faut) l’exigent, mais par le haut, en faisant des efforts d’imagination pour inventer une société plus ouverte, un autre monde, qui ne laisserait pas ses vieux à l’écart dans des maisons de retraites toujours aussi dépourvues de moyens aujourd’hui, voilà qui ferait honneur à la gauche que j’attends.
Et comme j’aimerais rejoindre l’avis de Mr Urvoas ! Malheureusement, je ne suis pas sûr que le monde change par l’opération du saint esprit. Fût-il socialiste.
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¹ .. Fatalisme, car il me semblait alors que les opinions de ces gens là, Monsieur, on ne les change pas, Non Monsieur, on ne les change pas : on les constate : on ne peut rien y faire : ils sont (trop ?)vieux…
Et puis, je partage aussi la pensée de Luc quand il évoque également « la déconnexion entre les lubies des communicants en mal d’innovations derniers cris quand nos vieux dans leur globalité mourront sans avoir jamais consulté un blog, un réseau social ou même un site d’information en ligne »