Arthur H, Adieu tristesse
Publié le 23 juillet 2010 par Onarretetout
C’est sa voix qui ne se laisse pas prendre, grave, rauque, unique. Cette voix qui ne chante pas, qui dit, qui traîne, qui monte parfois à des hauteurs où l’on ne croyait pas pouvoir la trouver. Je n’y suis pourtant pas immédiatement sensible. Et puis, il y a ce disque, pas récent, que j’ai l’impression d’avoir déjà entendu. Non parce que déjà connu mais plutôt comme si la musique éveillait en moi des sensations endormies. La première chanson, Adieu tristesse, et sa « poignée d’épices colorées », les deux voix de la seconde qui se mêlent sur un air de Satie, la troisième à bras le corps avec la montagne aurifère où ce qui importe c’est d’être vivant. Tout ne me plaît pas autant dans ce disque mais c’est à chaque fois une petite histoire d’ailleurs, aux couleurs de poussières blanche, safranée, métallique, orangée, rouge. Et la musique fait vibrer le sol, comme on le voit quand il fait chaud ou comme, dans certains films, l’horizon poudroie, et danse. Arthur H est ce voyageur dont le destin est d’aller « le plus loin possible », au-delà du temps et de la vie même qui « est si belle », le piano laissant filer derrière lui quelques notes.