Les vieilles méthodes de diabolisation de l'URSS ont la vie dure. Dmitri Manouilsky, un des dirigeants du Komintern, déclarait en son temps : « Accusez vos adversaires de fascisme, le temps qu'ils se justifient, vous avez tout le loisir de leur porter de nouvelles attaques ».
Cette méthode de diabolisation a été reprise largement par tous les bords, et en particulier par les démocrates américains pour contrer le succès grandissant des Tea Parties. Ces manifestations, qui s'inspirent de la Boston Tea Parties, rassemblent des millions d'américains qui dénoncent la folie dépensière de Washington et appellent essentiellement à un retour à un état limité. Confrontés à la menace d'une lourde défaite lors des mid term elections de novembre, les démocrates américains semblent renoncer à leur stratégie de diabolisation. En témoigne cet entretien avec Joe Biden, le vice-président démocrate américain :
"I wouldn't characterize the Tea Party as racist," déclare par exemple Joe Biden "I don't believe, the president doesn't believe, that the Tea Party is a racist organization. I don't believe that — very conservative, very different views on government and a whole lot of things, but it is not a racist organization" ajoute-t-il.
Les attaques répétées des démocrates ou du NAACP (lobby noir américain) avaient davantage renforcé la colère des américains vis-à-vis de Washington qu'affaibli le mouvement, qui est amené à jouer un rôle majeur dans les élections de mi-mandat de Barack Obama.
Il est intéressant de noter que, jusqu'à présent, toute la presse française a repris sans esprit critique les attaques sur les tea parties. Va-t-on enfin assister à un début de réflexion et de distanciation du discours officiel de gauche ? Voilà qui enfin permettrait de cesser les invectives pour débattre du fond.
Illustration : manifestation massive des Tea Partiers à Washington qui a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes le septembre 2009. Image libre de droits, auteur Freedom Fan.