Évoquer un viol collectif pour qualifier le travail de la presse sur l'affaire Woerth, il fallait l'imaginer. Je me suis demandé quel abruti pouvait avoir balancé une telle idiotie. Je vous le donne en mille, l'un des porte-flingues de l'UMP, le sinistre individu dénommé Frédéric Lefbvre. Ce même individu, comme le relevait récemment Olympe, contestait la qualification de viol pour les faits commis à l'encontre d'une mineure par Roman Polanski dans l'affaire qui a défrayé la chronique.
Ce type me débecte. La jeune fille violée par Polanski lui a dit dix-sept fois non. Les viols collectifs sont l'un des pires crimes qui puissent être commis. L'un de deux qui pourraient me faire douter de mon engagement contre la peine de mort.
Ce sinistre individu parle et pense à tort et à travers. L'inversion des valeurs est le signe d'une société déliquescente. J'ai déjà observé par le passé que nos médias glorifiaient les truands et les pires criminels, mais que dire quand un homme politique verse dans une telle confusion du langage.
Le Macbeth de Shakespeare s'ouvre sur cette inversion : "fair is foul and foul is fair". Le chant des sorcières annonce la descente aux Abysses de Macbeth, traître et impitoyable assassin à venir de tous ses anciens amis.
Vaclav Havel, devant le Bundestag allemand, a expliqué un jour pourquoi il convenait de lutter pour redonner aux mots leur sens : la marque de fabrique du régime communiste, c'était justement d'en détourner la valeur exacte et de promouvoir une confusion générale des termes propice aux dérives politiques de toute sorte. Le Faucon s'inquiète pour la droite. J'espère bien que la droite n'est pas comptable (ni solidaire !) de ces déclarations scandaleuses.
En tout cas, je m'inquiète quant à l'éthique et au sens moral d'un individu qui entretient de telles confusions.