Le voilà, le film de l’année que l’on attendait tant ! Et Christopher Nolan ne déçoit pas. Inception est un rêve de cinéma, un vraie claque comme on n’en a pas pris depuis Dark Knight.
Pour simplifier le pitch, disons qu’il s’agit au fond, ni plus ni moins qu’une classique histoire de braquage. Comme tous les films de genre, nous avons la scène d’exposition, la mission, la formation de l’équipe, le plan et le braquage proprement dit. Sauf que Nolan (avec l’aide de son frangin au scénario qu’ils ont mis bon nombre d’années à écrire et réécrire) transcende le genre en le portant dans un univers de SF de haut niveau. Car dans Inception, ce qu’il y a à braquer, ce n’est pas une banque mais l’esprit humain. Ici, on cherche des infos dans les inconscients des gens en se baladant à travers leurs rêves. C’est comme cela de Dom Cobb sera amener à implanter une idée dans l’esprit d’un héritier industriel pour le compte de son concurrent mais rien ne se passera comme prévu. Et si l’histoire devient alors un peu compliquée à expliquer, à l’écran, tout est pourtant limpide. C’est là l’une des grandes forces du film.
Avec un thème comme les rêves et la manipulation de l’esprit, les fans de Nolan ne seront pas déçus puisque le film est complètement en accord avec le reste de la filmographie du réalisateur. Memento, Insomnia, Le Prestige, et même les deux Batman, tout ses films nous amènent directement à Inception qui est tout simplement ce que Nolan peut faire de mieux. Sous ses airs de blockbuster intelligent et efficace, le film est aussi complètement personnel.
Toutes ces histoires imbriquées sont également mises en scène de manière magistrale. On sait que Nolan aime s’entoure depuis un moment de pros qui connaissent bien leur job, que ce soit à la photo, à la musique, aux décors, fx … Encore une fois, tous les postes sont mis à contribution pour livrer un film plein et entier. Aucun aspect technique n’est laissé pour compte. Les images sont magnifiques, les effets sont réalistes et impressionnants (le retournement de Paris, un train en pleine rue, la séquence de Joseph Gordon-Levitt dans l’hôtel simplement hallucinante !),
On se souvient évidemment du casting incroyable que Nolan avait dirigé de main de maitre dans Dark Knight. Ici, il fait encore plus fort. Car si Leonardo DiCaprio est comme toujours impeccable dans le rôle de Dom Cobb qui possède certains points commun avec le héros torturé de Shutter Island, il est entouré d’une sacrée équipe. Marion Cotillard obtient ici son meilleur rôle dans lequel elle joue de manière très juste un personnage complexe, rempli de zones d’ombres, intimement lié à la descente dans les sombres rêves de Cobb. Nolan a également travaillé chaque membre de l’équipe réunie par le héros de manière à ce que l’on puisque s’identifier à eux.
Avec tous ces ingrédients parfaits, Christopher Nolan livre donc son récit complexe, tant dans son thème que part sa structure narrative de rêves imbriqués avec des personnages fouillés. Mais le film restera très lisible et posera même un certain nombre de questions à la sortie. Si le spectateur se prend une véritable claque cinématographique à la première vision après avoir maintenu son esprit constamment à l’affut, le film nécessite plusieurs visionnages qui permettront de répondre à quelques questions ou justement en poser de nouvelles. La fin légèrement ouverte laisse le spectateur interpréter ce qu’il veut et Nolan n’y apportera pas la réponse. Tout ça sent déjà le film culte (oui, le mot est déjà lâché !)