Les méthodes douteuses d’un groupe anti-pirate

Comme le souligne bien enigmax de TorrentFreak, une guerre fait rage. Une guerre entre les pro-copyrights ( industries du divertissements et sociétés de protections de leurs droits d'auteur et droits associés ) et les pro-partage libre des contenus culturels. On assiste donc à des pressions politiques (aka lobbying ), des tentatives de modifier la loi ( aka ACTA ), des procès à tout vas de la part des premiers, et une volonté de "légaliser" leurs idées de partage libre de la culture et de protection de la vie privée des seconds au travers des partis pirates.

Hélas, dans l'optique de protéger leurs produits des méchants pirates sans foi ni loi, les pro-copyright vont parfois un peu trop loin, comme c'est le cas récemment du groupe anti-pirate suédois Antipiratbyrån ( aka APB ). On a ainsi appris que le groupe use du chantage pour obtenir ses informations. Explications.

Voyez-vous, il n'y a pas un mois sans que l'on entende parler d'un raid ayant arrêté les X administrateurs de tels trackers privés, ou de tel topsite. La question est alors de savoir comment ces groupes infiltrent ces communautés très privées ( voir extrêmement privée pour les topsites ) ? Et bien il s'avère que pour APB, la méthode est :

1. Trouver un pirate.
2. Le menacer de procès à moins qu'il dénoncent et espionne pour leur compte
3. Récupérer toutes les infos possibles
4. Recommencer à 1

Ça a un nom : le chantage. Et c'est pas très éthique tout de même.

Bien sûr, ça c'est su. Certains ont protesté, demandé une enquête sur ces pratiques douteuses et surtout illégales (notamment le fait d'avoir utilisé un accès à un serveur FTP récupéré sous la menace), mais il n'y a pas eut de suite, "faute de preuve d'infractions" ( *sigh* ).

enigmax rapporte également une anecdote assez sympa : un groupe d'anti-piratage a infiltré il y a quelques années un tracker privé ( de musique indie ) pour essayer de coincer les admins et les gros uploadeurs. Ils y sont resté des mois, glanant des informations et copinant avec les gros poissons pour choper des infos. Au bout d'un temps, ils se sont dévoilés, et on demandé la fermeture du tracker sous peine de poursuite. Mais le jeu du chantage s'est retourné contre eux : durant tout ces mois d'espionnage, ils ont été membres du tracker comme tout le monde. Le staff du tracker privé a donc récupéré leurs IP / email, et partagé cela avec les staffs d'autres trackers. Et il s'est avéré que ces mêmes membres du groupe anti-pirate téléchargeaient allègrement des séries TV, des films, logiciels, et participaient même aux forums des trackers privés. Contre-chantage.

C'est la guerre. On peut se voiler la face, mais l'autre camp ne fera pas de cadeau. Reste que j'ose espérer que les partisans de la culture libre sauront rester dans l'acceptable.

Source : TorrentFreak