Editeur : Gallimard - Date de parution : 12/03/2009- Collection Folio - 442 pages sublimes ...
J’ai été émerveillée par ce livre… Soledad m’a racontée la plus belle histoire qu’il soit. Une histoire si belle que j’ai eu l’impression de rêver. Pas une histoire de princesse mais l’histoire de sa famille qui commence par celle de sa mère Frasquita. Doux nom pour cette jeune fille qui en devenant femme se voit confier un coffret et des prières obscures. Le coffret contient son avenir. Magnificence de l’écriture qui donne toute sa puissance à cet héritage transmis de mère en fille. Mais, sous le soleil d’Espagne Frasquita doit être patiente. Ses doigts sont ceux d’une fée, elle coud et elle brode comme personne. Jeune femme remplie d’innocence au grand cœur, elle déploie tout son art quand elle découvre dans le coffret des fils aux couleurs les plus belles et les plus variées. Beauté des mots et beauté de ce qui se transforme sous ses doigts : le chiffon devient papillon convoité qui s’envole.
J’ai ressenti toute son émotion le jour où parée de sa robe cousue de ses mains, elle a uni sa vie à celle de José. Cœur qui bat, corps qui frémit et qui donne vie à Anita puis à Angela. Frasquita n’hésitera pas à braver les interdits et offrir son corps selon les cycles de lune pour donner un fils à José. J’ai écouté le chant mélodieux d’Angela, j’ai eu beaucoup de tendresse pour Anita, la silencieuse. j’ai admiré les dessins de Pedro , j’ai aimé comme mon propre enfant la petite Clara qui se nourrit du soleil , j’ai eu mal pour Martirio la fille de la nuit. Mais surtout j’ai suivi Frasquita perdue par son homme au jeu. Avec ses enfants, elle traversera le pays, le désert, elle verra l’océan. Elle rencontrera des révolutionnaires mais aussi des femmes qui l’aideront et sera toujours là pour ses enfants. Mère dévouée qui les protège, femme aimante dont l’aiguille et les fils font des miracles. J’ai vécu chaque mot, chaque phrase de cette lecture…
Un livre qui est bien plus qu’un coup de cœur… merveilleux, magnifique. La réalité, les contes, le monde onirique ne forment qu’un et c’est sublime. Un livre qui par son aspect riche en couleurs m’a rappelé Chocolat amer de Laura Esquivel mais en beaucoup plus grandiose.
Il s’agit du premier roman de Carole Martinez qui elle aussi possède un don précieux: celui d’écrire…