Les Miao sont une minorité chinoise qui a poussée jusqu'à la perfection l'art de la broderie. Pour les Miao, broder n'est pas seulement faire montre de dextérité, c'est aussi développer un véritable langage de motifs figuratifs ou abstraits, qui disent l'origine de leur peuple et ses relations avec l'univers. Selon la légende, les Miao étaient autrefois dotés d'une écriture...Ils la perdirent à jamais en traversant une rivière durant leur lente migration vers le sud. La broderie, comme le chant, est à présent l'expression de leur culture.
Dans le broderie Miao, le papillon est l'élément clef, avec l'oiseau Jiwei, du légendaire miao. Le dragon a été emprunté, avec son symbolisme, au bestiaire chinois : porte-bonheur, il garantie le succès dans toute entreprise. Dans le vocabulaire de la broderie Miao, il est multiforme.
Les compositions des broderies Miao ont toutes un caractère organique, elles célèbrent les métamorphoses permanentes qui mêlent l'humain, le végétal et l'animal : la queue d'un oiseau se change en rinceau de fleurs, des ailes poussent aux épaules des hommes, les poissons deviennent dragons.
En général, les broderies sont effectuées sur des pièces à appliquer, rarement directement sur le vêtement lui-même. Ces pièces servent aussi de renfort contre l'usure et sont cousues sur les manches, épaules et bords de veste, les bas de jupes et de pantalons.
Le summum de l'art de la broderie Miao est utilisé à l'occasion de la réalisation de la jupe « aux cents plis », un costume de fête qui demande de trois à quatre ans de travail à une couturière et également pour le porte bébé traditionnel, une sorte de sac à dos brodé ou les femmes portent leur enfant.
Le savoir faire des couturières se transmet toujours de mère en fille, et il y a dans l'année toute sorte d'occasion d'exhiber ses travaux d'aiguille. Broderie et brocart, damas et appliqué, toutes les techniques de l'ornementation textile sont mises à contribution, transformant le vêtement en un sceau unique et chatoyant de l'identité d'un village.