S'il vient sauras-tu le prendre le navire annoncé par les cinq océansSauras-tu éviter les vagues qui viennent mordre le rivageL'écume dans la gueule blanche à faire reculer la nuitPour que le jour ne s'achève jamaisPour que tu ne te reposes plusIl y a tant à faire sous le soleilS'il vient sauras-tu l'ennoblir ce bateauDécroche un croissant de luneEt voici une coque longue et fine comme une goéletteTaille quelques rayons de soleilEt voilà un fier trois-mâts qui relève la têteSaisis une étoile filante en volEt tiens bon la barre aux cinq épines de lumièreDéchire la queue d'une comèteet mets toutes voiles de feu dehors.Au pays des couleurs bleues où la neige est blancheoù les troupeaux de rennes traversent les vallées qui descendent dans les fjordsnous donnant la mer à la boucheVers le nord où vagabondent les poésiesQui nous entraînent dans les pays du beau et du bonPars comme se baladait le nain sur l'oie sauvageTu prendras le premier oiseau qui dépliera ses ailes devant ta maisonSes plumes racontent que dans le froid il y a une odeur de cheminéeUne main qui désire la tienneDes moufles en laine de toutes les couleurs qui galopent sur la prairieEcoute le chant des bâtisseurs de cathédralesLeurs voix maçonnent des fenêtres dans nos coeursLeurs mains nous montrent les épaves des châteaux de sables'agenouillant à la maréeImplorant la princesse à la robe d'écumePour qu'elle revienne du nouveau mondeNous raconter des histoires à dormir debout contre la vie."