La compagnie du Théâtre de la cheminée, dans le cadre de la programmation de Cluny 2010, nous gratifie d’un spectacle d’une rare sensibilité, d’une rare drôlerie. Le spectacle est beau, intéressant, touchant ; une pépite de bonheur, un extrait de quiétude, une essence de fraicheur.
Le défi était pourtant de taille : raconter l’histoire de l’abbaye de Cluny à un public tintinesque. Elles y parviennent sans pathos, sans grandiloquence, sans technicisme. Elles viennent titiller en chacun de nous cette part d’enfance que nous cachons sous nos préoccupations post-modernes et qui dilate encore nos pupilles. Des boîtes qui s’ouvrent, des volumes qui se transforment. Des lumières, des couleurs, des jeux de construction. On a tous dix ans, on est de nouveau curieux de tout, on est émerveillé. Du bois, de la peinture, de l’imagination et… beaucoup de travail.
L’autre soir, les deux actrices-manipulatrices étaient assises, toutes les deux, sur un des balcons de l’ancienne prison (joli clin d’oeil pour cet ode à la liberté). Je les ai remerciées du formidable moment que nous avions vécu, le dimanche précédant. Sophie que j’interrogeais sur qu’elles faisaient toutes deux, m’a dit qu’elles apportaient de petites touches au spectacle, qu’il était vivant et s’améliorait au fil des représentations de ces petits ajustements, qu’il vieillissait comme un bon vin.
A tous les parents qui s’inquiètent de voir leurs enfants ne plus jurer que par écrans et consoles, emmenez les voir le « chant des poulies » et vous verrez que l’émotion n’est pas soluble dans l’électronique.
L’été est encore long, vous avez encore le temps de voir ou de revoir le chant des poulies. Ce serait tellement dommage de nourrir des regrets quand tant d’imaginaires crèvent la dalle.
Pour tout savoir sur la programmation de ce spectacle : cliquez ici.
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