Re-édition d'un vieil article critique sur la taxe carbone.
Convaincu de l'urgence des problèmes écologiques, on l'attendait comme LA solution au réchauffement climatique, à la raréfaction des biotopes et des ressources du sous-sol, au trou dans la couche d'ozone, et à l'épuisement des idéologies, c'était le graal des écologistes, la taxe carbone, rebaptisée contribution climat énergie.
Mais patatras, la voilà, et un affreux doute nous envahi : dans les dîners en ville, on tire à boulet rouge sur elle. A peine née, elle est mal-aimée, déconsidérée et l'écologiste convaincu à bien du mal à défendre SA solution : la contribution climat énergie a pris à peine son envol que la voilà plombée par des tirs convergents de toute part.
Pourquoi tant de haine?
D'abord parce elle a beau s'appeler "contribution", tout le monde sait bien qu'il s'agit d'un déguisement pour cacher madame la taxe. L'entourloupe sémantique ne prend pas.
Ensuite, parce que chacun va tout faire pour ne pas la payer, la taxe. Alors, la bagarre a commencé pour y échapper. Certains y échappent déjà, les industriels, les électriciens. Alors, pourquoi eux et pourquoi pas nous, les ruraux, les péri-urbains soumis aux migrations pendulaires? et puis, si eux ne la paient pas, et bien, ce sera le tour des forains, des enseignants, des vendeurs de chaussettes de réclamer, eux aussi, avec d'excellentes raisons d'en être exempté.
Enfin, parce que personne ne sait trop à quoi elle va servir cette taxe. On nous dit qu'elle va inciter les citoyens à changer de comportement. Mais, est-ce bien sûr ? Son grand frère, la taxe sur l'essence, dite TIPP a grandi en même temps que la croissance du trafic automobile. Belle référence !
Et puis, tout est possible sur son usage: des cadeaux fiscaux aux entreprises, des chèques verts cadeaux aux braves citoyens pour leur faire passer la pilule (pas sûr que cela fonctionne!), sans compter la tentation de renflouer les caisses de l'Etat. Le flou règne et l'hostilité grandit.
Il y a une seule certitude : le brave écologiste, qui avait déjà bien du mal à défendre ses idées face au scepticisme ambiant se fera clouer le bec d'entrée : "ton truc, le réchauffement c'est une bonne excuse pour nous prendre encore des sous !"
Bravo, "LA taxe carbone" est devenue l'enterrement de première classe dont nous n'avons guère besoin alors que l'urgence menace !