A la recherche de la nouvelle rigueur
Qui gagnera la médaille de l’austérité ? C’est à celui qui se serrera le plus la ceinture. L’un après l’autre, presque tous les gouvernements de l’Union européenne s’attaquent à leurs déficits budgétaires pour soutenir la Bourse, repousser les attaques contre leur monnaie et décourager la spéculation sur la dette nationale.
A commencer par l’Irlande, des mesures ont été prise dès 2009 pour résorber le déficit budgétaire : augmentation de l’impôt sur le revenu, diminution des salaires des fonctionnaires… Juste à côté, le Royaume-Uni économise sur les dépenses discrétionnaires des ministères (consultants, transports, etc.) et gèle les embauches dans la fonction publique jusqu’à la fin de 2011. La France fait de même, annonçant un gel des dépenses de l’Etat pendant trois ans et la suppression de 5 milliards d’euros de niches fiscales. Plus au Sud, l’Espagne va jusqu’à supprimer la prime à la naissance et diminue les rémunérations des fonctionnaires et des ministres. En Italie, l’heure est davantage à la lutte contre la fraude au fisc et aux prestations sociales tandis qu’au Portugal, le système fiscal est mis à rude épreuve avec la hausse de la TVA et l’instauration d’une “taxe de crise” sur les salaires et les bénéfices des entreprises. Enfin, quant à la « mauvaise élève » de l’Europe, la Grèce gèle les salaires de la fonction publique jusqu’en 2014 et augmente des taxes sur les carburants, le tabac et l’alcool.
L’objectif : rassurer les marchés financiers en montrant que les Etats prennent au sérieux leurs déficits abyssaux et leur endettement colossal. Néanmoins, il existe toujours un revers de la médaille : le risque de faire plonger l’Europe dans la récession …
S.L.