Voilà un mois – tout juste – que le Sonar 2010 a fermé ses portes… et pourtant je n’ai toujours pas l’impression d’y avoir mis la moitié d’un seul pied. Etrange pourtant puisqu’en parcourant les différentes chroniques présentes sur le web et dans la presse papier, ce n’est pas l’image que les journalistes présents « à mes côtés » (ou donc peut-être pas d’ailleurs) tapinent ! Alors ceci est-il dû à l’affluence exceptionnelle de cette année ? A la hausse du prix du billet, de près de 10% par rapport à 2009 ?! Au co-branding BBC – SONAR qui transforme Barcelone en une colonie de vacances pour les jeunes Anglais friqués ?! Ou encore à la programmation difficilement qualifiable d’« advanced music » quand on aperçoit Chemical Brothers, Sugar Hill Gang, Pete Tong, Air, Lcd Sound System ou encore DJ Hell en guise de tête d’affiche du festival… Bref, toujours est-il que le conflit d’intérêts qui oppose le journaliste accrédité – les avantages qui lui sont conférés – et la chronique qui doit en découler semble bel et bien porter profit au « plus grand festival de musique électronique du monde, le Sonar » (Source : Le Monde).
Un conflit d’intérêts qui s’applique également à nous lorsqu’on a la chance de s’y rendre gratuitement… Sauf si on prend la peine de s’interroger si intérêt il y a d’assister à un festival qui année après année perd ses repères à la manière du père Ségualin, mon voisin d’enfance, qui même à 87 ans continuait de ramasser les prunes avec les petits jeunes – et ce même lorsqu’il venait de pisser sur celles-ci durant la pause goûter Volvic-citron !
On commence donc par le jeudi, une journée un peu spéciale puisque qu’il s’agit, bien sûr, du premier jour de Sonar, mais aussi puisqu’il n’y a pas de programmation de nuit « officielle » laissant la possibilité aux festivaliers qui ont pris leur pass 3 jours, de se rendre compte que durant le Sonar la ville entière est infestée par la frénésie « électro » !
Sonar ON
On débarque dans l’enceinte du CCCB à 16h15, le moment où historiquement, un DJ de Techno old school est censé chauffer l’ambiance (on pense notamment à Jeff Mills l’année dernière sous son aka « The Wizard »). Et cette année c’est au tour de Pete Tong le dinosaure de la BBC Radio One de s’y coller avec une house chill, parfois un brin grossière, face à une audience qui dès le départ nous surprend… Où sont passés les Espagnols bordel ?! On se croirait au « T in the Park » en Ecosse, avec du soleil – Petit détail que le présentateur de l’Essential Mix se fera un plaisir de répéter tout au long de son show, « We are at Sonar festival – the sun is amazing and so you are ! »…
Ok… Pourquoi pas ?! J’ai un peu l’impression d’assister au speech d’un commercial pour Vueling, alors on décide de décoller au frais vers l’espace « installation ». Un petit tour par l’expo (Back to) Robots qui laisse perplexe par la médiocrité des robots présentés. En effet, on s’attendait à découvrir de nouvelles machines, les derniers modèles de robots venus d’Asie dont on vous parlait plus longuement dans un post daté de l’année dernière, mais on se contentera d’un chien qui remue la queue en regardant un poisson virtuel sur un écran LCD, de minables combats de robots Gi-Joe et d’une chaussure à talon-guitare électrique… hum ?!
Retour sceptique vers l’arène du Sonar Village où maintenant les DJ’s ne jouent plus sur la grande scène mais sur le côté, dans une sorte de petite bicoque sur laquelle se déroule le showcase putassier de « Sounds of Switzerland » avec notamment les deux sets de Roundtable King qui ne resteront pas dans les annales du festival ! Détour par le Dôme où Moodyman – en pleine forme et monté de LSD – passe de la disco house, entre deux sermons envers les vrais artistes, l’importance de jouer – et d’acheter – des vinyles ou encore Détroit !
20h : le moment idéal pour sortir prendre une Estrella au MACBA et croiser Robot Koch arrivant tout juste pour son set qui doit clôturer le stage Red Bull Music Academy sur les coups de 21h. Accompagné de Grace sa vocaliste d’origine mexicaine venue pour l’occasion en tenue de soirée, le Berliner nous prépare une belle surprise avec un set qui nous fera voyager d’une ambiance soul et atmosphérique vers un final en solo plus dubstep. Un véritable plaisir d’assister à un mix du genre super limpide, sans gros cut ni autre rewind abusés comme le font ses collègues anglophones après avoir forcé sur la boisson en backstage ! Non là, c’est la face allemande du dubstep, c’est propre, ça respire l’énergie et la passion, et ça réconforterait même le plus deep des amateurs de son UK avec le gros son wobble !
Sonar OFF
Bref, une bonne mise en jambe pour la suite du programme puisqu’on enchaîne avec l’Hyperdub showcase au Mondo Club où Kode 9 est venu accompagner de ses muses Cooly G et Ikonika ainsi que de Darkstar et de ce que l’on peut appeler des very very specials guests – The Bug & Flying Lotus ! Arrivés devant le Mondo après une longue virée dans la furie barcelonaise pour se retrouver confronté à une queue qui nous rappelle qu’il est dés fois plaisant de pouvoir rentrer sur liste, merde on trouve pas notre nom – aaahh en fait si ! Le voilà juste en dessous de Mary Anne Hobbs, qui n’est toujours pas dans le coin – et qu’on ne verra d’ailleurs pas (étrange pour celle qui s’exclamait être investie d’une mission envers les musiques « importantes culturellement »)… Mais intéressant si vous cherchez un bon plan pour rentrer gratos à la prochaine plat du jour en 2011 !
On rentre donc en même temps que Flying Lotus qui revient sur les traces de l’énooorme soirée Brainfeeder de l’année dernière (nous y étions) ! Sauf que depuis, le Mondo s’est doté d’un sound system Funktion One qui, poussé de la sorte dans un club de la taille d’une salle des fêtes au beau milieu du Larzac, vous donne l’impression d’avoir la tête scotchée contre un moteur de tondeuse à cheveux d’occasion… En vrac, on retiendra donc une salle ultra-blindée à plus de 50% de sa capacité, un Kode 9 sur-chaud qui nous fera plaisir avec deux tracks de Terror Danjah qui retourneront le public avant de finir sur le classique Footcrab de Addison Groove. Une Ikonika coiffée d’une toque de lapine qui fera retomber la pression Uk funky calmement, avant une Cooly G au style « poufiasse R’n'B de Châtelet » appliquée, voire parfois trop (cinq minutes pour caler une track) qui nous lâchera quand même un Rej de Ame au beau milieu d’un set Uk – House, big time !
Bref, on sort prendre l’air après quatre heures de défouraillage auditive. Un verre sur la terrasse aux côtés du Numbers crew et Sir Hudson Mohawke bien entamés qui nous inviteront à leur soirée du dimanche au Razzmatazz ! On rentre en taxi – hola que tall?!
Sonar OFF
Lever en sueur le vendredi matin – Pete Tong avait raison – il fait putain de beau cette année à Barcelone ! Aujourd’hui direction Gloriès pour la Mobilee meet Diynamic private party sur le toit de l’Hôtel Silken. Un peu « the place to be » de la tech-house les vendredi et samedi après-midi depuis plusieurs années… C’est aussi le lieu qui fait fantasmer tous les zonards des forums qui tentent tant bien que mal et par tous les moyens de gratter leurs entrées ! Alors le « mythe » est-il à la hauteur de sa réputation ?!
On débarque sur les coups de 16h – ambiance sunglasses / drogue douce dure / Deep house / franc-maçonnerie et léthargie de rigueur ! L’atmosphère peine à monter malgré le plongeon de deux pin- up dans la piscine et la présence du sosie de Green Velvet ! Sur le système son Funktion One de l’exclu only distillé par H.O.S.H & Solomun, boss du label Diynamic au style très mac des beaux quartiers – Ray-Ban obligatoire ! Perte de la notion du temps, on décide de rouler notre olive et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, on se fait sauter dessus à la manière d’un beau – ou pas – vagin au Rex club un soir de week-end ! Beaucoup trop de Français ici ! Il est 20h et on a l’impression d’avoir traversé le triangle des Bermudes, la fatigue se fait sentir et le son ne nous permet plus de garder le cap ! Il faut accoster et vite ! Les ascenseurs affichent complet, alors on descend à pied par les escaliers – grosse erreur ! On ressort de là délesté de quelques euros, un peu déçu de louper Rodriguez Jr et Pan Pot mais heureux de savoir qu’on peut enfin commencer la journée !
Détour par le MACBA névralgique où on assiste à une scène splendide et pour ma part inédite – la nouvelle technique des pakishs pour échapper à la Guardia civil, consistant à se fondre dans la distribution de flyers d’Anti-Sonar ! Imaginez seulement un street Paki du MACBA équipé d’un sac Monegros festival rempli de bières et distribuant des flyers pour les Off Bpitch, Minus, Ghoa Beach club, Moog ou encore Nitsa… Mythique !
Street apéro et peinture murale puis direction l’Apolo pour le classique Kompakt showcase avec Michael Mayer – Gui Boratto – Dj Koze et Superpitcher qui envoie Bird N Soul alors que nous rentrons sur le parquet du meilleur club barcelonais ! Malheureusement quelques minutes plus tard et alors que Superpitcher prépare l’entrée en matière de Koze avec Mariposa, un malentendu avec la bête noire de ce club – sa sécurité douée d’une intelligence proche du Néant de L’Histoire sans fin – nous permettra de finir la soirée sur la plage à écouter le Panorama Bar volume 2 de Tama Sumo au portable, entre les différents couples venus goûter au plaisir de la friction du sable contre leurs appareils génitaux… Meeerde on veut du son putain !
Sonar ON
On efface tout et on recommence le lendemain avec un retour au Sonar de jour. Les retours de la soirée officielle du vendredi sont à l’image de ce que l’on pressentait – Beaucoup trop de monde, la guerre pour acheter à boire, pour pisser, pour se frayer un chemin vers les stages. Une performance anecdotique de Sugar Hill Gang sur le stage Mary Anne Hobbs qui ne prend -toujours- pas de risque. Et le reste dans la moyenne des festivals classiques que l’on retrouve n’importe où en Europe… Ce sans parler du final – en mode booty shake – sans volume de Riton & Medhi pour clôturer la soirée sur la scène autrefois mythique (on repense à Villalobos en 2008) du Dôme. Mais tiens donc ? Où était donc passée la techno ?! Heureusement vous aviez, comme l’année dernière, la possibilité de vous payer un tour de 30 secondes d’auto-tamponneuse pour la modique somme de 2.50€, alors ne vous plaigniez pas bande de putes !
Encore plus dur de rentrer dans le bain aujourd’hui… Allongé au soleil, on tente d’oublier le set de Space Dimension Controller – mou, pas fort, décevant ! Impossible cependant vu qu’on assiste à l’abomination du Sonar Village devenu un stage pop-folklore-cheap. Avec comme point d’orgue le live de Bomba Estereo, suivi de celui de Uffie, G.E.N.I.A.L ! L’heure tourne, alors on tente néanmoins d’aller voir des choses plus indé, histoire de se persuader qu’il y a bien quelque-chose à voir au Sonar cette année ! On descend donc vers le Sonar Hall pour la prestation de Necro Deathmort, groupe qui outre le mérite d’avoir un nom à faire pâlir n’importe quel groupe d’heavy metal, n’arrive pas à convaincre… Aahhh tiens ! Ca me rappelle que j’avais oublié de vous parler de la prestation de Caribou le jeudi après-midi, du son à chier ainsi que du chanteur digne d’un Pavarotti élevé à l’eau et aux sandwiches triangle – sans envergure ! Et perso la plus grande déception du festival !
Un poil désespéré, on se dirige donc vers le Sonar Dôme où Lunice finit un set hiphop qui semble avoir séduit le public ! Encensé comme LA découverte du stage Red Bull, le poulain made in LuckyMe charme par un charisme qui n’est pas sans rappeler celui de son grand cousin de l’Ouest Sir Flying Lotus ! Hello, my name is Lunice – ok boy on retient et on croise les doigts pour que le hiphop sauce 2011 marche à reculons sur les traces de son grand frère de la nouvelle décennie mort au combat !
On continue la carte blanche à Glasgow avec Jackmaster qui clôturera le Sonar de jour sur un set de deux heures, bien ficelé, un joli style plutôt fluide – parfois de mauvais goût, parfois techno, parfois Uk funky ! Numbers réussit son coup et s’affirme comme le collectif en forme du moment !
Sonar OFF
Pour ne pas rester sur une défaite, on se retente l’Apolo ce soir pour l’after ? Euh… la soirée Bpitch Control, qui après le Prat le vendredi, le bateau le samedi après-midi, finit son apogée dans son fief espagnol. Le public une fois de plus a répondu présent, l’ambiance est conviviale et le back to back Kiki vs Chaim fait monter la pression sur fond de tropical house, et de tracks Ibiza friendly telles que le remix de Nic Fanciulli de la classique Definition de Loco Dice (qui te reste dans la tête pendant trois semaines – surtout lorsque tous les DJ présents à Barcelone cette semaine ont décidé de la placer dans leurs sets) ! Je pars me prendre un vodka Red Bull Monster que je troque rapidement avec un autochtone…
C’est au tour d’Ellen Allien et Sasha Funke… Merde ! Où est passée ma fiole d’acide ?! Le son a augmenté de dix décibels en l’espace de dix minutes et les rythmiques booty shake ont laissé place à de longues nappes planantes. L’ambiance devient moite et je remercie le ciel de ne pas être dans le même état que mes voisins Templiers, maniant les clefs avec une dextérité impressionnante, sacré Normands ! Photos, discussions éphémères aux pissotières, au bar, en rentrant dans la foule, avec ma voisine de droite, que tal Sonar ?! Ici personne ne semble se soucier qu’à quelques kilomètres à peine se termine le Sonar de nuit, initialement le point névralgique de toute cette histoire !
On apprendra plus tard que le samedi soir fut à l’image du reste, médiocre, générique, voire trop quadragénaire quand on pense à la prestation des Chemical Brothers ou encore de Dj Hell – qui méritait néanmoins d’avoir son nom dépoussiéré par le groom Sonar Festival qui désormais met un point d’honneur à lustrer les fossiles technoïdales !
Sonar OFF
Après une fin de soirée mouvementée entre le Pakistan et l’Espagne, on revient sur terre pour l’after Sonar au Razzmatazz avec le Numbers crew qui a bel et bien décidé de s’accaparer Barcelone pour un week-end ! C’est dans un Razz métamorphosé pour l’occasion que nous faisons notre entrée. On a l’impression d’être dans une frat party à l’anglaise, en mode bourrelets, bermuda et casquette New Era de mauvais goût ! Mais on s’en fout parce que le son est bon ! L-VIS 1990 en mode Uk Funky, suivi d’un Hudson Mohawke toujours présent tant qu’il y a d’la tise ! On enchaîne avec un Rustie qui a vraiment décidé d’aller visiter une autre planète et de ne jamais en revenir. On ne comprend plus trop de quel style musical il se rapproche, une sorte de mix entre du Shakira et du Gerald Donald à une sauce vaisseau Star Trek, on a du mal, alors on va fumer une clope ! Merde ! Plus de clopes en fait – détour par la machine à tabac qui prendra une demi-heure mais me permettra de faire ma B.A. en expliquant à Hudson qu’ici il faut appuyer sur un bouton pour pouvoir commander un paquet ! Hé ho c’est pas QUE la fête l’Espagne TONTON !
Photos souvenirs, quelques pas hasardeux sur le dancefloor transformé en flashback disco depuis que Jackmaster a repris les manettes – A peine le temps de se demander quelle est la marque de son gel pour cheveux qu’il faut déjà déguerpir ! Direction after sur le parking avec le crew, photos de famille, où est l’after ?! Et bien, il font moins les malins les English quand y sont à la rue, voilà que ça s’esquive en douce dans les taxis, que ça sait pas où est la plage, bref c’est le moment de décamper après trois pas de danse mémorable ! Trois petit tours et puis s’en vont prendre le petits déj houblon dans un tripot de Poble Nou. Direction la plage…
Sonar OFF
Hé…Ho ? Bonjour ?! Qui es-tu ? Où es-tu ? Que fais-tu ?! Trois jours ont passé lorsque j’ouvre les yeux. Autour de moi de jeunes Espagnols ayant découvert la street attitude trop tôt ou tard, je ne sais plus, ingurgitent une moult quantité de liquides alcoolisés, leur but ?! Sûrement me mettre une carotte et tirer ma casquette fétiche – malheureusement, je m’en rendrais que compte que trop tard ! Des bruits de pétards taille mammouth m’agressent les tympans, ça y est j’y suis ! Ce soir, c’est la San Juan ! Une copine me rappelle notre périple et m’avoue au détour d’une gorgée que nous sommes au coeur du vortex, l’antre de la bête, le 666… Une teuf Vice Magazine dans un loft – patio privé où la mini-jupe et le short moule-bite sont de rigueur ! Assis sur cette balancelle, je ne suis que trop bas pour admirer la belle teinte ivoire qu’arborent mes compagnons de soirée sur le coin de leurs narines !
Putain mais qu’est-ce qu’on fout ici les gars, ce soir au Forum il y a Gui Boratto, Paco Osuna et toute une clique de fin ravers ! Il faut bouger ! Dur de motiver une équipe de locaux désabusés des bitch beach parties, alors c’est en duo que nous partons à l’aventure direction la place cachée derrière le Forum ! Arriver dans ce lieu n’est pas chose aisée ! Surtout lorsqu’on se trompe de sortie et finit par devoir traverser tout Marbella à pied puis s’aventurer le long du périph puis escalader une barrière puis marcher à l’aveuglette dans le noir puis tout à coup après avoir traversé un chantier, entendre un gros son de Gabber et se dire que ça y est… notre vie est foutue, que l’on aurait mieux fait de rester boire du champagne avec la hype au lieu de leur piller leur alcool pour pocheux – et finir par tiser ce Gin sec à 4h30 du mat ! Qu’à cela ne tienne, on continue quitte à finir entre trois clébards, une fugueuse kétaminée de seize ans et son mec, DJs et ravers de l’ancienne époque sourds, héroïnomanes et travailleurs saisonniers !
Et puis tout à coup… Miracle ! Juste derrière ce paysage de guerre, une petite bicoque distille une minimale pointue sur un joli petit Funktion One (once again !) en face d’un public de connaisseurs, de locaux et de gens qui savent comment faire la fête sans devoir bousculer son voisin, vomir sur son sac ou encore taxer une clope toutes les quatre secondes ! Alors que le soleil commence à faire son apparition, c’est au tour du jeune Argentin Junior Lopez aka Flug, petit frère de Gustavo Lopez un ancien raver aujourd’hui résident au City Hall, de prendre les platines CD ! Et ENNNNNNFIIIIINNNNN, je dis bien enfin car cela faisait quand même dix jours que nous attendions ce moment, voilà un set digne de ce nom ! Malheureusement trop court – sept ou huit tracks seulement – on se croi revenu à la belle époque de James Holden, entre ambient, grosses montées, union d’un public complètement acquis à sa cause. Bref, on retrouve nos pas d’aérobic et on lève la tête en admirant le fabuleux levé de soleil de la côte industriel du nord de Barcelone !
7h… La fête est finie ! Alors, on s’assoit sur les balancelles avec des Italiens dans un sale état qui pensent se rendre à l’after sur les collines de Montjuic mais comme dés fois il faut savoir dire non, on repart à pied avec nos deux dernières bières, avec en tête l’image de cette plage bondée où près de deux mille personnes les bras en l’air et le sourire aux lèvres auront fêté comme il se doit le véritable after de cette semaine agitée ! San Juan – toujours au top !
Nous clôturons donc ce Sonar 2010 qui n’aura fait que confirmer le pré-sentiment de l’année dernière à savoir que le festival officiel se popularise et perd donc dans la foulée une grande part de son intérêt pour privilégier l’affluence et le profit à tout prix ! Après rien de très grave dans tout cela, le OFF gagne quant à lui en saveur et s’étend des plages du Prat, aux salles Métal de Poble Nou en passant par les terrasses friquées de Gracia ! Barcelone reste ce vaste foutoir qu’on aime tant, même si voilà, Sonar sache que tu nous as déçu, nous le public que tu aimais tant ! Et bien que tu tentes de nous alpaguer avec un zest de fraîcheur et un brin d’AOC, il n’est pas convenable de jouer avec la passion des gens comme s’il s’agissait d’une donnée économique variable, surtout lorsque ton pays traverse une crise sans précédent…
Une politique qui malheureusement confirme bien celle entreprise par la municipalité de Barcelone, à savoir de transformer ce pôle culturel en une galerie commerciale de l’Europe pour touristes gras du bide couleur écrevisse ! Alors que faire ?! Conscient de la vulgarisation de leur festival barcelonais, l’équipe du Sonar tente bien de se racheter une conscience avec un nouveau départ du côté de la Corogne ! Un Sonar bis à taille plus humaine… Mais cela en vaut-il vraiment la peine ?!
On attend maintenant la session 2011 avec impatience, indulgent mais aussi curieux de voir si cela était un coup pour rien – on l’espère !
Texte 2Sheep4Coke
Photos : Jekyll&Hyde et Laila Hida