11,7%. C’est le score du Front
national aux dernières élections régionales. Plus révélateur, celui-ci était en capacité de se maintenir dans 12 régions. La victoire de la gauche lors de ce scrutin ne doit certainement pas nous
faire oublier qu’en période de crise profonde, la tentation du repli sur soi et du rejet de l’autre, s’en retrouve exacerbé.
Le 9 mai dernier a été un succès pour l’extrême droite radicale, où un conglomérat hétéroclite s’était donné rendez-vous à la Madeleine.
Ce « 9 mai » a reçu le soutien de plusieurs partis et associations de la scène nationaliste. En tête, la Nouvelle droite populaire (NDP) de Robert Spieler et Roland Hélie. La NDP rassemble des
anciens du Parti des forces nouvelles (PFN) passés par le Front national. Ils sont en opposition ouverte avec la ligne politique de Marine Le Pen. Lors des dernières élections régionales, ils ont
lancé par ailleurs les listes « non aux minarets ».
Lorsqu’elle s’exprime, cette droite extrême revêt plusieurs visages tous aussi dangereux les uns que les autres. Si l’actualité récente témoigne de l’existence de groupuscules religieux
traditionalistes particulièrement violents, menant une véritable guérilla contre la démocratie ; l’extrême droite se révèle tous les jours à travers le racisme, la xénophobie, le nationalisme
poussé à outrance, l’homophobie…
Ce phénomène, loin d’être franco-français, touche toute l’Europe, où l’extrême droite ne cesse de progresser électoralement et de se « moderniser » en mariant protectionnisme nationale, discours
prétendument social, acceptation formelle du jeu démocratique, xénophobie et autoritarisme…
Chez les jeunes, la tentative de recréation du GUD en mars dernier est la preuve que l’extrême droite gagne du terrain. Des groupuscules fascisant se construisent avec la jeunesse, constituant
parfois de véritables bandes armées évoluant sur le terreau de la terreur de la misère, du rejet de l’immigré, du chômage des jeunes, de la peur de l’autre.
La gauche, et particulièrement la famille socialiste, ne doit pas laisser pour compte ce véritable combat. Combat contre les idées reçues, les tentations communautaires, qu’un certain nombre
d’individus exploitent à des fins électoralistes. Plutôt que de rejeter, dénigrer ou faire preuve de mépris, nous devons plus que jamais apporter des grilles de lectures, pour permettre à tous de
comprendre que le rejet de l’autre ne serait jamais une solution pour répondre à la crise ; l’école et l’éducation populaire jouent ainsi un rôle essentiel. Nous devrons toujours faire preuve
d’intransigeance lorsqu’un ministre de la République injurie publiquement toute une partie de la population, à tel point que la justice le condamne pour injure à caractère racial.
Aujourd’hui, on ne peut clamer la mort de la droite radicale, loin de n’être plus qu’un mauvais souvenir, elle évolue, elle progresse et s’adapte, en étant notamment très présente sur Internet :
blogs, campagne de renouvellement de la présidence du FN.
C’est pourquoi le Mouvement des Jeunes Socialistes réaffirme, dans le cadre d’Ecosy et de ses campagnes nationales, son engagement pour un réel travail de fond sur la montée de l’extrême droite
en Europe et à utiliser tous les moyens nécessaires pour la combattre.
A l’aube de 2012, le MJS s’engage à faire de ce sujet un combat identitaire.
Source : MJS