« Prince Vaillant » de Henry Hathaway ( Wild side video)
3 out of 5 stars
A l’heure du retour estival de Kaamelott sur M6, il est amusant de replonger dans l’une des nombreuses adaptations de la légende de la Table ronde, ici menée par un réalisateur de haut vol Henry Hathaway . Et la parodie télévisée passe alors rapidement au second plan devant la mise en forme de ce grand film d’aventures, inspiré par une bande dessinée, best seller au début du XX ème siècle : « Prince vaillant » de Hal Foster .
C’est un très long récit qui conte à l’époque chaque semaine à ses lecteurs l’enfance et la vie du Prince. A juste titre Hathaway se contente ici de reprendre uniquement la période axée sur Camelot, où arrive notre jeune héros pour devenir chevalier, et ramener sur le trône son père en exil. Il lui faut passer par plusieurs épreuves initiatiques, au cours d’événements où tout ce qui fait un bon film médiéval nous est servi sur un plateau.
L’ouverture chevaleresque est magnifique, pleine de suspense et les premières actions rocambolesques sont déjà au rendez-vous. Le tout filmé comme un beau livres d’images que l’on tourne avec beaucoup de plaisir. Les dialogues ne manquent pas d’à-propos, drôles parfois, menés par un casting de bon aloi. Le rôle-titre (Robert Wagner ) a peut-être inspiré par la suite les concepteurs de la coiffure du playmobil, mais il s’en sort malgré tout très bien, autour d’un casting de haut niveau, et parfois inattendu comme James Mason en chevalier de la Table ronde, plus coutumier des films d’actions contemporaines.
Ici elle est moyenâgeuse mais tout aussi palpitante avec ses rebondissements et ses idylles et autres quiproquos amoureux. La princesse Aleta Janet Leigh , aurait pu appartenir la maison Molière.
Dans le même esprit de cette littérature populaire, où supercherie et usurpation font bonne école, le soupçon d’un complot au cœur même de la Table ronde est ainsi de mise. Du piment supplémentaire avant le traditionnel tournoi pour gagner le cœur de la belle, et le bouquet final qui ne manque pas de panache : l’attaque du château.
Cette dernière est tout bonnement admirable avec des combats menés de main de maître. A l’image de ce film d’aventures chevaleresques comme on les aime à l’époque des doigts de pied en éventail. Aussi désuet qu’exquis.
LE SUPPLEMENT
Sur Henry Hathaway : entretiens avec Patrick Brion et Doug Headline, l’éditeur de la BD « Prince Vaillant » en France. Elle a été traduite dans 20 langues, et devant le succès la Fox s’est jetée dessus pour une adaptation cinématographique.