Gilbert MARQUES : deux poèmes inédits.

Par Ananda
 

- L’EMIGRANT II-

Quelque chose comme une ombre au tableau

Peut-être… la couleur de ma peau

Ou bien mon regard noir mais qu’importe

La vindicte populaire m’emporte

Me voilà chouette clouée à sa porte

Conjurer le mauvais sort l’exhorte

A sacrifier de vrais innocents

Pour assouvir son besoin de sang

Je peux crier nul jamais ne m’entend

Qui pourrait s’inquiéter d’un mécréant

Né loin des rues de cette triste ville

Où même le soleil bas m’est hostile

Des idées me tuent puis m’éparpillent

Vengeance crie-t-elle ces rats nous pillent

Est-ce à cause de la couleur de ma peau

Que l’ombre a soudain noirci le tableau

- GÉNOCIDE -

   Des armes ont aboyé

   Des projectiles ont feulé

   Des impacts ont scintillé

- Maman, j'ai mal

Pourquoi ce feu d'artifice ? -

Des hommes ont crié

Des femmes ont pleuré

Des enfants ont… succombé

- Pourquoi ce destin fatal

Réclame-t-il des sacrifices ? -

Des peuples se sont soulevés

Silence ! Plus rien à casser

Même pas un nouveau-né

- Ne pas oublier, c'est primordial

De savoir en tirer bénéfices !

La mort brutale est passée

Insoumise et jamais lassée

Pour briser la liberté

- Vouloir la paix, c'est banal

Mais quelque part il y a la milice…-

Alors, des armes ont aboyé

Des projectiles ont feulé

Des impacts ont scintillé

- Maman, Maman, je n'ai plus mal !

L'enfant pisse le sang par tous ses orifices -

Inédit

Gilbert MARQUES