Bonjour à celles et ceux qui aiment lire des livres étrangers en VO
Bonjour à celles et ceux qui les lisent en VF
Bonjour aux zotres
Les titres des 3 finalistes francophones ont été annoncés début mai (ici et là). Les 3 finalistes étrangers le seront début septembre, histoire de laisser à tout le monde le temps d'avancer dans ses lectures pendant l'été.
Pour le moment, je n'ai que peu de certitude quant à mes choix. Voici un point sur les 9 titres en lice. Comme je ne les ai pas tous lus encore (et je ne les lirai sûrement pas tous), le moteur de recherche de Mister Calepin va une fois de plus constituer une précieuse source de complément d'information !
Rappel : les 27 livres de la sélection initiale.
Lettre d'une inconnue - Stefan Zweig
Autriche - Cynthia
4e de couverture : Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout. Avec Lettre d'une inconnue Stefan Zweig pousse plus loin encore l'analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d'une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu'elle touche au sublime.
Les deux seuls défauts de ce roman pour ne pas figurer parmi mes finalistes : que l'auteur soit décédé et que ce roman ait un statut (mérité) de classique. Bien sûr c'est un chef-d'oeuvre et bien évidemment il faut le lire mais, parti-pris personnel que personne n'est obligé de partager, à travers ce prix, je préfère découvrir et/ou faire découvrir des auteur(e)s plus contemporain(e)s et moins incontournables.
La servante écarlate - Margaret Atwood
Canada - 1985 - choix d'Olivier
4e de couverture : Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré. L'Etat, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Evangile revisité. Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom. Une œuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.
Le sujet et les avis enthousiastes découverts via le blog de Sylvie (qui donne plein d'autres liens) m'ont convaincue : j'ai lu ce livre en sachant que je l'aimerai et, de fait, je l'ai aimé comme le prouve ma propre critique. Il s'agit d'une passionnante analyse sur le processus et les conséquences de la privation de liberté (c'est inquiétant de facilité et de rapidité) qui démontre que les bourreaux aussi, d'une certaine façon, deviennent les esclaves de leur propre loi.
Le blog bleu prévient "attention chef d'oeuvre", je n'irais peut-être pas jusque là mais, oui, définitivement oui, c'est un livre passionnant, intelligent, indispensable. Militant mais pas que et définitivement destiné à tous les sexes.
L'envol des Anges - Michael Connely
USA - 2002 - Choisi par Olivier
4e de couverture : Harry Bosch est chargé d'une enquête délicate. Dans une cabine du funiculaire d 'Angel Flight, le gardien a découvert le cadavre d'Howard Elias, avocat noir, célèbre p our avoir fait condamner de nombreux policiers de la ville pour non respect des droits civiques. Si ce crime n'est pas élucidé rapidement, des émeutes raciales pourraient écl ater à tout moment : Elias allait plaider l'affaire "Black Warrior" dans laquelle un Noir, accusé à tort d'avoir tué une fillette, avait été torturé. Harry, avec sa fidè le équipe, commence ses investigations qui débutent mal. Il se rend compte que des preu ves ont été modifiées et comme un malheur n'arrive jamais seul, on lui adjoint une autr e équipe dirigée par Chastain, son ennemi juré. Malgré sa femme qui le quitte, ses supé rieurs à la recherche d'un bouc émissaire et les traîtres qui s'agitent autour de lui, Harry parviendra-t-il à aller jusqu'au bout de sa quête ?
J'ai récupéré ce livre lors du dernier DLE. Initialement je ne pensais pas le lire mais maintenant que je l'ai pourquoi pas. J'ai déjà lu et apprécié un polar de Michael Connely il y a quelques années. Il s'agissait des Egouts de Los Angeles qui est vraiment intéressant et qui évoque les "rats de tunnel" lors de la guerre du Viet Nam. Cela dit je n'envisage pas de voter pour un polar non pas que je considère ce genre comme mineur mais à de rares exceptions près (Ellroy ou certains Jonquet par exemple) ce type de roman est vite lu et vite oublié et moi, j'aime que les livres me marquent, me fassent réfléchir et potentiellement évoluer.
Portrait de l'Artiste en Hors la Loi - Fiona Capp
Australie - 2009 - Choisi par Ficelle Ici
4e de couverture : 1871. Emma Musk, jeune femme dont les parents sont décédés, s'installe comme préceptrice à Wombat Hill, petite ville de l'arrière-pays australien où les chercheurs d'or ont fait place à la bourgeoisie. Douée pour le dessin et la peinture, ayant eu le meilleur des maîtres, elle est cependant l'Artiste, mal vue par la bonne société et harcelée par le chef de la police locale, O'Brien, homme violent dont elle a repoussé les avances. Mariée à un émigrant italien, devenue mère, Emma n'en garde pas moins ses rêves de liberté, de beauté, et c'est en toute innocence qu'en compagnie d'un géologue établi dans la région, rêveur lui aussi à sa manière, elle arpente le bush. Et si les rocailles peuvent former les puissants arrière-plans de portraits, un sol percé de galeries de mines reste une hase instable, fragile, dangereuse. Fiona Capp signe ici un très beau récit, où l'image est fine, les sentiments doucement amenés, la couleur locale parfaite, les personnages attachants. C'est de l'impressionnisme dans l'écriture, un tableau peint devant nos yeux, cadre dans lequel évolue la femme, l'artiste sensible, celle qui perçoit plus qu'elle ne détermine.
J'ai aimé ce portrait de femme et la construction du roman. J'ai cependant un peu regretté son classicisme. Il constitue cependant un finaliste potentiel. Ma critique est ici.
Tout est illuminé - Jonathan Safran Foer
USA - 2003 - Choisi par Anne-Sophie
Voici 3 avis : L'Express - Sylvie - Hélène
Le mien est plus mitigé. J'ai lu un tiers du roman et je ne suis pas sûre de poursuivre même si j'étais plus pessimiste au début que maintenant. J'ai lu 2 zotres livres depuis histoire de respirer un peu car ce livre me saoule, il me saoule de trop de mots, de trop de rythme, de trop de farfelitudes, d'une langue trop déformée aussi puisque c'est supposé être rédigé en anglais US par un ukrainien maîtrisant peu la langue... la traduction française sent parfois le mot à mot, l'absence d'adaptation pour coller plus à l'esprit du texte qu'à la lettre... et c'est dommage. Cela dit, certaines passages sont d'une beauté et d'une inventivité qui fait vraiment regretté que le parti-pris de l'auteur ne permettent pas de mieux découvrir son style.
4e de couverture : Situé de nos jours, en Ukraine, ce livre raconte les aventures d’un jeune écrivain juif américain – « Jonathan Safran Foer » – en quête de ses origines. Guidé par un adolescent semi-illettré, Alex, par un vieillard et un chien, il sillonne la région à la recherche des vestiges d’un mystérieux village détruit par les Nazis.Mais soudain le récit bascule, et nous voici projetés dans un autre monde : du 18 mars 1791 au 18 mars 1942, c’est la chronique terrible et fabuleuse d’un shtetl appelé Trachimbrod qui se déroule sous nos yeux – un shtetl qui n’est peut-être que la version légendaire du mystérieux village... Peuplé d’enfants trouvés, de rabbins kabbalistes, d’amoureux en proie à la fureur érotique, cet admirable roman s’inscrit dans une tradition où la bouffonnerie est souvent l’ultime expression du sacré. Mais c’est aussi un tour de force littéraire d’une stupéfiante modernité.Passant avec allègresse du religieux au profane, du rire aux larmes et du broken English au grand style, Tout est illuminé est un acte de foi envers le Roman, dans toutes ses dimensions.
Brefs entretiens avec des hommes hideux - David Foster Wallace
USA - Daniel
4e de couverture : Vingt-trois nouvelles, un garçon paralysé par la peur en haut d'un plongeoir, in poète satisfait se prélassant au bord de sa piscine, un jeune couple face à ses doutes sur sa vie sexuelle, une femme déprimée cherchant le réconfort... Entre dans l'univers incomparable de David Foster Wallace !
Daniel avait gagné ce livre offert par le Diable Vauvert dans le cadre d'un de mes jeux idiots. J'ai immédiatement eu envie de le lire et de voir si j'aurai envie de voter pour un recueil de nouvelles.
Les 1001 Vies de Billy Milligan - Daniel Keyes
USA - Cynthia
4e de couverture : Quand la police de l'Ohio arrête l'auteur présumé de trois, voire quatre, viols de jeunes femmes, elle pense que l'affaire est entendue : les victimes reconnaissent formellement le coupable, et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Pourtant, ce dernier nie farouchement. Son étrange comportement amène ses avocats commis d'office à demander une expertise psychiatrique. Et c'est ainsi que tout commence... On découvre que William Stanley Milligan possède ce que l'on appelle une personnalité multiple, une affection psychologique très rare. Il est tour à tour Arthur, un Londonien raffiné, cultivé, plutôt méprisant, Ragen, un Yougoslave brutal d'une force prodigieuse, expert en armes à feu, et bien d'autres. En tout, vingt-quatre personnalités d'âge, de caractère, et même de sexe différents !
J'ai toujours été fascinée par ces histoires de schizophrénie et de personnalités multiples et, à ce titre, le témoignage (à décharge !) rédigé par Daniel Keyes m'a vraiment intéressée. Cela dit, ce livre m'apparait trop journalistique pour que je le désigne parmi les finalistes. En outre, si le côté très partial du livre ne m'a pas gênée en soi, le fait que l'auteur soit très ambigu sur ce point m'a beaucoup dérangée. Ma critique est ici.
Le fils du dieu de l'orage - Arto Paassilinna
Finlande - 1995 - Choisi par Christophe
4e de couverture : Rutja, velu, la stature imposante, se leva. Il portait une cape en fourrure d'ours, une coiffure de plumes de rapace et un gourdin noueux à la ceinture. Il regarda calmement son père et les autres dieux puis dit d'une voix puissante "Je suis prêt à tout. [...] Absolument tout !"» Et c'est ainsi que le fils du dieu de l'Orage descend aujourd'hui du ciel jusqu'en Finlande avec pour mission de reconvertir les Finnois à la vraie foi de leurs ancêtres. Tel un Candide venu du fond des âges, il découvre avec stupéfaction les mystères de la condition humaine et les méandres incompréhensibles de la civilisation. Son apparence ayant de quoi terroriser les populations, il se réincarne en un paisible propriétaire terrien mais n'hésite pas à frapper de la foudre quiconque lui déplaît. Réussira-t-il à atteindre son objectif ? C'est ce que nous conte avec son humour habituel Arto Paasilinna dans ce nouveau roman, détonant mélange de fable sociale et d'épopée mythologique...
Je n'avais pas adoré La Douce Empoisonneuse. J'ai chez moi Le lièvre de Vatanen et un autre Arto Paassilinna dont j'ai oublié le titre mais qui n'est pas celui de la sélection. Je ne pense pas lire ce livre.
Les cinq quartiers de l'orange - Joanne Harris
Grande Bretagne - 2004 - Choix de Liliba Ici
4e de couverture : Lorsque Framboise Simon revient dans le village de sonenfance sur les rives de la Loire, personne ne reconnaîtla fille de la scandaleuse Mirabelle Dartigen, tenue pourresponsable de l'exécution de onze villageois pendantl'occupation allemande, cinquante ans auparavant.Framboise ouvre une auberge qui, grâce aux délicieusesrecettes de sa mère, retient l'attention des critiques, maissuscite les jalousies de sa famille. Le carnet de recettes deMirabelle recèle des secrets qui donneront à Framboise la clé de ces années sombres. Peu à peu, elle découvrira la véritable personnalité de sa mère, parfois si tendre,maternelle et sensuelle, subitement cruelle et tourmentée. En temps de guerre, les jeux d'enfants et les histoiresd'amour ne sont pas toujours innocents. Leurs conséquences peuvent même être tragiques.
J'ai lu le premier chapitre avec intérêt et il m'a donné envie de commencer le 2e au plus vite. J'ai aimé les touches créatives, l'humour, la tendresse et la thématique gourmande que l'on sent dans le texte mais ce début de roman il ne fait qu'une dizaine de pages sur les 400 que compte l'ensemble. Suspens donc...