Magazine

Bienvenue après. Après la campagne marseillaise. Après les...

Publié le 21 juillet 2010 par Fabrice @poirpom
Bienvenue après.
Après la campagne marseillaise. Après les...

Bienvenue après.

Après la campagne marseillaise. Après les cabanes, les poubelles, les rampes, les murs, les jardins, les bricoles farfelues et déglinguées de la bande sur Planète Mars. Après le concert au Dôme, l’after aux Docks du Sud, le bouclage des bureaux et de l’entrepôt en sur-régime.

Après était prévu bien avant. Depuis longtemps. Depuis le début. Avant tout le reste.

Le week-end du 17, c’est mon anniv’. On s’en prend une belle le samedi, on plie le dimanche, on taille le lundi.

Leen-C avait posé les bases. En mai. Dans les bureaux parisiens. Pendant la prépa.

Et faut faire un cadeau, en plus.

Et cet après, joyeuse sauterie finale avant de quitter Planète Mars, tourne comme un mariage. Pour le meilleur et pour le pire.

Une après-midi glandouille en amont pour s’y préparer. 

Des canapés traînés sur la terrasse pour offrir un salon d’extérieur aux convives.

Le cadeau se fera par étapes. Un premier indice est balancé dans les pattes de Leen-C. En début de soirée. Dans une grande enveloppe en papier kraft. Une photo. Une hôtesse de l’air, blonde et pulpeuse, langoureusement allongée sur un lit, dans une chambre d’hôtel.

D’illustres inconnus déboulent par paquets de douze dans la maison étrange. Des blondes pailletées décolorées. Des joviaux amateurs de vinaigre. Des maigrichonnes dézingueuses de dancefloor. Un vieux joufflu dégarni, pièce rapportée d’on ne sait z’où. Il aime beaucoup Barbie Trash, la copine en plastique thermo-formé de K-Pu. Quand il se baigne, il offre sa nouille et ses deux cacahuètes aux vues de tous. Dans la piscine, il simule un acte sexuel, préliminaires inclus, avec Barbie Trash. Qu’il affuble d’un délicat surnom.

Maman.

Il s’croit à la maison, l’bonhomme. Et il est venu avec une copine, en plus. Elle veut tout le monde mais personne n’en veut. Et tout le monde l’a dans les pattes jusqu’au petit matin.

L’équipe marseillaise s’en prend une sévère, calée dans les canapés en terrasse. L’aventure est finie, tous serrent un peu les dents. Et biberonnent les bouteilles à pleins tubes.

Des parigos déboulent de la capitale, rien que pour les yeux de biche de Leen-C. Qui les fait papillonner toute la soirée. Ses mirettes pétillent après chaque indice. Le suivant est encore dans une enveloppe. Encore une photo. Vue satellite d’une côte, quelque part dans le monde.

Sur la vieille commode rococo du salon, DJ Jou-Jou a calé ses machines. Avec son frère, qui traîne son caleçon de bain dans la maison étrange depuis le début de la semaine, ils passent la soirée à bricoler les ordis et le projecteur, récupéré au boulot. Du son et lumière pour l’occasion. Jean-Michel Jarre éthylique. Dynamité à la Goyave que Jou-Jou s’enfile en intra-veineuse.

Sur les épaules de toute l’équipe, de la fatigue par kilos. Des cernes grosses comme des boules de bowling. Des sourires en ruine. De la tension qui retombe, que tout le monde écrabouille à coups de talon.

Toute une bande à ramasser à la petite cuillère.

Troisième indice. Troisième photo. Du pain tout mou, des saucisses caoutchouteuses, de la moutarde fluo. Le tout bien aligné sur une carriole en métal. Plantée sur un trottoir.

Un numéro d’Entrevue chiffonner dans les toilettes. Pour s’occuper l’esprit. Avec Angie et Shauna en couverture. Elles sont célibataires. C’est écrit dessus. Tout le monde est amoureux des deux bimbos qui se chatouillent le string. Mais personne ne les connait. Donc tout le monde s’en fout.

Tic & Tac foutent le feu aux platines. Des photos de la campagne marseillaise défilent au plafond.

Dernier indice. Dernier cliché. Une grosse voiture jaune file à toute blinde sur un grand boulevard.

En octobre, après le concert parisien, j’prends deux semaines et j’taille à New York.

Depuis quelques mois déjà, Leen-C soupire. Rêvasse. À haute voix.

Un terme est mis aux soupirs. Direction Big Apple à l’automne. C’est la bande qui régale.

Sans transition ni rapport aucun, un autre cadeau lui est remis. D’abord parce que le voyage en avion est si long jusqu’à New York…

Faut lui offrir quelque chose de palpable. Le billet d’avion, c’est beaucoup trop conceptuel.

Puis parce que K-Pu et B-Ka sont joueuses comme des gamines un soir de 14 juillet, pétards Mammouth et allumettes dans les mimines.

Le palpable est flashy, texturé, alimenté par une batterie surpuissante de 9 volts (non fournie) pour garantir une sensation extra Oomph

Ces messieurs ricanent et se resservent à boire, ces dames gloussent comme des poules face à la crête d’un coq Champion du Monde au Salon de l’Agriculture.

Alors les filles, on s’promène?

K-Ro essaye de s’enfuir. Elle prend son sac. Quelqu’un lui reprend. Elle le reprend. Quelqu’un lui reprend. Comique de répétition une bonne demi-heure avant que la Miss s’échappe, avec Choupette et Sam-Ya agrippées à ses guiboles. Toutes deux décrispées, détendues et souriantes. Certes. Mais méchamment en vrac.

Travaux de rénovation à prévoir pendant les vacances.

Les convives installés en terrasse peuvent contempler, en redressant légèrement la tête en direction du premier étage, un acte sexuel non-simulé, préliminaires inclus, se déroulant vigoureusement à la fenêtre de la chambre de K-Pu. Qui, elle, ricane allègrement dans la piscine. Puis se trémousse sur le dancefloor. Puis retourne dans la piscine. Puis parle philosophie allemande avec des potes greffés à la sauterie.

Nietzsche aurait adoré cette soirée. Graaave!

Elle retourne dans la piscine. Transpire sur le dancefloor. Et dérape jusqu’en cuisine. Dans laquelle se planque, au fond, un frigo américain comme dans les films. Avec distributeur de cailloux encastré. La porte de gauche donne accès au congélateur.

Oh putain! Vodka!

La porte de droite permet, elle, d’accéder au réfrigérateur.

Oh putain! Champagne!

Les commentaires de K-Pu fournissent un indice aux initiés. Une larme de crocodile de la première, une rasade du second. Une sorte de dynamite liquide.

Les deux planqués derrière la commode tentent des audaces musicales réservées à un public averti.

Lentement, les premiers marathoniens s’effondrent. Sur des canapés. Ou des lits de fortune, improvisés dans les chambres.

La tension est retombée. Ratatinée piétinée.

Sous l’impulsion de K-Pu, plongeon final dans la piscine, en pyjama. Pour manifester son contentement, la donzelle éclate de rire. Nécessairement. L’écho perdure jusqu’à l’effondrement type étoile de mer sur le lit.

Le DJ à deux têtes coupe le son.

Extinction des feux.

Le lendemain, au réveil, un premier bilan provisoire des dégâts et victimes est dressé. 

La terrasse est dévastée. Le salon d’extérieur a une gueule de déchetterie, la piscine est une mare dans un square abandonné, la table a des allures de grève d’éboueurs. Le carrelage blanc du salon est noir de merde. 

Des gueules ravagées émergent progressivement de toutes les pièces. Des bleus, des écorchures, des douleurs. Des yeux en trous de pine, des bouches autocollantes. Ceux qui marchent encore s’évanouissent dans la piscine puis s’échouent sur une chaise ou un canapé. Sur l’un d’entre eux traîne un emballage. Un cylindre en carton. 

La boîte du palpable.

Argumentaire marketing. Mentions légales. Et accroche, en lettres roses, qui confirme que c’était le bon choix.

Offrez-le à quelqu’un que vous aimez… Immédiatement.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fabrice 1390 partages Voir son profil
Voir son blog