Vendeurs de forfaits internet ou de téléphone portable, banques / assurances / mutuelles, chaussures de sport… de plus en plus, les pubs diffusées sont volontairement décalées, voire n’ont strictement aucun rapport avec le produit vendu. Ce n’est souvent qu’à la toute fin du spot qu’on découvre, surpris / amusé / agacé (c’est selon), qu’il s’agit en fait d’une pub pour SFR, Nike ou Bouygues.
Le point commun de ces spots, c’est qu’ils mettent en scène de belles valeurs : solidarité, amour, entraide, dépassement de soi, convivialité, et j’en passe. Orange met en scène les efforts d’une accidentée qui tente de remarcher, Mastercard expose l’histoire du père qui arrive à aller voir son fils jouer sur scène au théâtre, Bouygues vante l’incroyable réservoir d’amis qu’on va se faire grâce à son forfait de téléphone portable, TF1 joue la connivence avec le téléspectateur en mettant en scène ses petites manies devant la télé, Bouygues nous fait larmoyer devant la belle aventure humaine de ces figurants qui vont dessiner, avec leurs corps, les lettres de l’entreprise.
Bref, on diffuse de l’émotion et des bons sentiments que l’on va tenter d’accoler, dans le subconscient du consommateur, au nom ou au logo de telle ou telle marque. La manipulation est peu subtile, mais elle contribue à sa manière à insidieusement vider de leur sens, dans l’esprit des gens, des valeurs déjà mises à mal par plusieurs décennies de libéralisme accéléré. Et que dire de l’impact, sur les plus jeunes, de ces pubs ? Ces pubs qui, justement, ciblent souvent les enfants ou les ados, à propos lesquels on déplore déjà largement les effets de la marchandisation généralisée et de l’argent roi.
Puisque dénoncer c’est bien, mais proposer c’est mieux, je suggère donc la mesure suivante.
Franchement, ne serait-ce pas une idée aussi simple que bienvenue à saisir par nos futurs candidats à la présidentielle de 2012 ?