15 jours après l’élection soviétique de François Bayrou à la tête du Modem qui signait l’arrêt de mort officiel de l’UDF, le Nouveau centre joue à Frankenstein en annonçant de sa volonté de faire revivre le cadavre du parti créé par Valéry Giscard d’Estaing. On savait que certains prêtent toutes les vertus au ralliement à Nicolas Sarkozy, mais de là à ressusciter les morts…
Ainsi Hervé Morin qui présidait le premier conseil national du NC à la maison de la Chimie (pour le symbole une cabine téléphonique à Vichy aurait été bien meilleure) assure-t-il que "selon certains, l'UDF serait morte. Elle ne correspondrait plus à l'air du temps. Elle serait dépassée, elle serait ringarde, nous allons la faire revivre cette famille, la famille des Monnet, des Schuman, des Lecanuet, des Simone Veil, des Raymond Barre, des François Léotard, des Valéry Giscard d'Estaing". Force est de constater que Simone Veil (elle aussi passée au sarkozyme) mise à part, le ministre de la Défense ne se réfère qu’à des morts… Après cela son discours sombre carrément dans la nécrophilie : "cette famille, je n'accepte pas, nous n'acceptons pas, qu'elle soit enterrée, qu'elle soit liquidée, un soir, en catimini, dans un hangar, à Villepinte, tout simplement parce qu'elle ne pourrait plus servir la cause et l'ambition d'un homme".
Après cette logorrhée nauséeuse, le député de la Marne, Charles de Courson a enfin dit tout haut ce que tous ses amis pensent tout bas : "la seule alliance possible des centristes, elle est à droite". Ce à quoi Hervé Morin croit bon d’ajouter qu’ "être dans la majorité, c'est aussi se faire respecter"… Il faudra sans doute le dire un peu plus fort pour être entendu par l’UMP puisque pour les municipales, le NC n’a eu l’autorisation de son parti grand frère de ne présenter que 189 têtes de liste (sur 36 000 communes) dont aucune à Paris. Chacun sa notion du respect.
Mais nul doute que d’ici peu, le NC pourra compter dans ses rangs un autre cador qui après avoir tenté de se faire passer un libre penseur se vend désormais à l’UMP contre une écuelle de lentilles (ou plutôt pour une place sur les listes de Françoise de Panafieu). En effet, Jean-Marie Cavada tout en osant encore se revendiquer "homme du centre gauche" vomit désormais sur le compte de son ex-ami François Bayrou en assurant que "l'homme a ses intelligences et son intérêt. Mais nous avons dit ni droite ni gauche et maintenant pour lui, c'est ni droite ni droite".
Au moins maintenant c’est clair : quiconque se déclare centriste est en réalité de droite, que ce soit le NC rallié à Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Cavada présent sur des les listes de droite à Paris… ou même François Baryou qui prône une alliance avec Alain Juppé à Bordeaux.