La couverture est belle, toute simple: une rue de village déserte mais ensoleillée, avec son clocher, ses maisons basses, ses poteaux électriques et ses trottoirs trop étroits. Vu le titre, on imagine qu’une personne à vélo va bientôt apparaître mais c’est une voiture familiale qui arrive dès la première page. Les parents remarquent que la maison en face de la leur est en travaux. Pendant qu’ils font le tour du propriétaire pour constater l’état de délabrement du jardin et de l’intérieur, les enfants s’ébrouent un peu partout et le petit dernier apprend à aller à vélo, sous l’œil protecteur de son père et celui, nettement plus narquois de ses frères et sœurs.On comprend qu’ils sont venus pour vendre cette grande maison maintenant que la grand-mère a perdu la mémoire. Elle est là aussi pour quelques jours avant de retourner dans sa maison de retraite.La vie s’organise entre les disputes et les jeux des enfants, les apéritifs entre amis, les discussions, les visites, tout ce qui fait la vie d’un petit village en été. On découvre peu à peu les secrets des uns et des autres. Le maçon qui s’est fait voler la photo de sa femme défunte, sans laquelle il ne peut plus vivre, Raphaël,l’ami paumé, qu’on aide et qui veut aider à son tour mais dont le secret concernant la famille est si lourd à porter ...A la fin, les malheurs et les bonheurs de l’été sont passés, emportant les uns, ramenant les autres. On ferme une dernière fois la maison, définitivement. On accroche le panneau de mise en vente et on s’en va.La dernière image est celle de la couverture. La vie continuera ailleurs avec d’autres chutes et d’autres accidents aussi
Curieusement, les dessins ne se font pas particulièrement remarquer. Ils servent l’histoire de façon efficace, voilà tout. Comme trop souvent j’au eu du mal au début à différencier les visages des uns et des autres, des jeunes hommes ici surtout. Mais l’ensemble m’a plutôt bien plu dans sa relative simplicité. C’était une lecture agréable mais sans réelles surprises. Je m’attendais à mieux.
Chute de vélo par Etienne Davodeau
(Aire libre, Dupuis, 2004, 80 p)