After the Rasta village of Shashamane, we stop on the banks of the Ziway Lake, in the Sidamo County. A short and rough rain is washing the sky and the many birds enjoy it. Some monkeys are coming to see us (and the crackers we may have). At night, we are in Awassa, at The Pinna Hotel. It is rather noisy but easy to find, in the main avenue going to the Christian Coptic church. During the dinner, we taste the national dish named “injera”. It contains mainly a pancake of the Ethiopian cereal “teff” in where you put some cheese or meat as a hamburger.
Nous traversons Shashamane, village célèbre chez les Rastas. Il a été attribué par l’empereur Haïlé Sélassié aux Rastas jamaïcains. Ces derniers, descendants d’esclaves noirs, considèrent l’Ethiopie comme un pays africain « pur » pour n’avoir jamais été colonisé. L’empereur était leur idole, représentant de l’Afrique la plus authentique. Mais aujourd’hui, selon notre chauffeur Safari, les Rastas de Shashamane « fument et mangent toute la journée. » C’est une inévitable étape soixantuitattardée, signalée comme il se doit par le Guide du Routard.
Nous ne nous y arrêtons pas et poussons jusqu’au lac Ziway. Sur ses bords marécageux volent des oiseaux pêcheurs et méditent des pélicans. De petits enfants nous tendent des fleurs de lotus en signe d’amitié. Certains garçonnets sont tout nus, ce qui est plutôt courant dans la campagne, nous aurons l’occasion de le voir. Les enfants de moins de 14 ans font 44% de la population, le taux de fécondité reste de plus de 5 enfants par femme.
Nous sommes dans le Sidamo. Les Ethiopiens que nous croisons sont de cette ethnie. La route longe la vaste propriété agricole d’Abdul Suleiman, « 263ème plus riche du monde », selon Safari. Il est le propriétaire de l’hôtel Sheraton d’Addis-Abeba. Il fait cultiver ses propres champs pour alimenter ses hôtels en céréales et légumes.
Nous atteignons en fin d’après-midi le lac d’Awassa. Une pluie violente s’abat sur nos véhicules, sur la route. Elle est suivie d’un ciel épuré où le soleil qui tombe laisse de belles nuances de nacre sur ce qui reste des nuages. Un chemin mène au bord du lac et de son inévitable bistro face au large. On peut y louer des barques. Il faut 62 km pour en faire le tour mais son eau assez peu profonde (22 m au maximum) nourrit près de 90 espèces de poissons. La pêche ramène des barbus, des carpes et les perches du Nil. Des oies – elles aussi « du Nil » - caquettent sur les bords du lac, des ombrettes du Sénégal brunes avec de grosses têtes nagent, l’aigrette blanche ploie son cou gracile, des garcettes passent en bande. Bernard a avec lui un gros livre sur les oiseaux d’Afrique et cherche les noms des oiseaux qu’il prend au téléobjectif. Cela me permet de les noter.
Des singes Columbus à barbe blanche et queue touffue jouent dans les arbres. Safari donne à manger aux grands singes bruns qui viennent en grappe se suspendre juste au-dessus de notre nez. D’autres singes gris exhibent des couilles bleues pastel bien garnies. Ce sont des babouins. Ils sont plus apprivoisés que les autres et l’un d’eux vient même boire le reste du café au lait sucré qu’un local a laissé sur sa table.
L’hôtel Pinna d’Awassa nous servira d’étape. L’environnement est bruyant mais les chambres sont plus nettes que celles d’hier. L’hôtel est situé sur l’avenue à double voie qui mène à l’église appelée ici « orthodoxe » pour signifier « copte ». L’Eglise d’Ethiopie est dite apostolique parce que fondée par un apôtre, Mathias, le disciple qui a remplacé Judas au sein du collège des apôtres. Liée au Patriarcat d’Alexandrie jusqu’à l’invasion de l’islam, elle se retrouve coupée durant mille ans des grands courants chrétiens. Ce n’est qu’en 1520 que le missionnaire portugais Francisco Alvarès redécouvre la foi chrétienne intacte du pays, et crée des églises troglodytes dans la montagne. Nous ne verrons aucune de ces églises, le circuit étant tout sauf « culturel »…
C’est plutôt le nord qui est chrétien, l’est est musulman depuis le port bien connu de Rimbaud, Harar, et une poussée vers le sud de l’islam est évidente depuis quelques années. Le partage par moitié entre chrétiens et musulmans, selon les chiffres officiels, est probablement en train de basculer – au profit de l’islam qui finance à guichets ouverts depuis l’autre rive de la mer Rouge. Les animistes (10%) sont sommés de se rattacher officiellement à l’une des grandes religions.
Au dîner, nous sommes plusieurs à goûter au plat national éthiopien, un grand plateau rond contenant des crêpes de teff (appelée « injera »), que l’on bourre de viande hachée, de fromage sûr et d’épices pimentées. Le teff (eragrostis tef) est une jolie graminée aux fruits rouges brillants très fins. Elle est cultivée sur les hauts plateaux d‘Ethiopie, principalement à l’étage 1700-2200 m. Avec ses graines, on fait de la farine sans gluten, à 11% de protéines, mais plus riche en fer et en calcium que le blé. On l’utilise un peu fermentée ce qui fait sortir quelques autres vitamines. Les convives roulent à la main viande, épice ou fromage présent sur le plateau dans un lambeau de crêpe, avant d’avaler le tout. Ce n’est pas très savoureux, ni très varié, mais il faut tout essayer. Cette céréale locale demande beaucoup de main d’œuvre et est donc chère à produire ; bien que très répandue sur le terrain (31% du territoire cultivé), elle a les rendements les plus faibles des céréales, autour de 910 kg par hectare. Son avenir est donc menacé par le maïs massivement importé par le Programme Alimentaire Mondial qui lutte contre la famine « politique ». Et l’écologie a très peu de chose à voir avec cette dynamique.
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 02 juin à 12:32
je suis awassa abdul racid je suis ivoirien et je suis hôtelier.président des étudiants hôteliers de cote d'ivoire (AEHCI)pouvez allez sur google pour plus d'informations faite awassa abdul aehci
posté le 02 juin à 12:26
merci a vous je me norme awassa abdul racid je suis ivoirien