Marché aux poissons d’Awassa

Publié le 09 mai 2007 par Argoul

After a sweaty night, we have a breakfast in the restaurant. Michel is drawing some scenes in a black and white style. Beside the Awassa Lake, the Borana are fishing, preparing and sending fish. It is fascinating to see the boys open the fish with a knife, put off the main fishbone and pass the filets to a younger one who is in charge to take off the skin… with his teeth. Photo is easy with a smile, or just asking for a pose because the Ethiopian youth seem to be proud to live and to show how they are.

La nuit a été moite mais supportable sous la moustiquaire. Nous n’avons pas laissé la fenêtre ouverte car la musique braillait encore fort tard dans la soirée. Nous étions la veille du vendredi, jour férié musulman.

Le réveil est fixé à 7h. Le petit-déjeuner qui nous est servi est « continental », sans œufs mais avec un grand verre de jus de mangue. Le thé est à la cardamome. Nous ne le prenons pas à l’hôtel mais dans un restaurant à côté, au premier étage où nous avons dîné hier soir. Michel, au balcon, dessine au crayon une scène sur un carnet à spirale. Il repassera en noir au feutre fin pour finir le dessin. Dans chaque voyage, il dessine ainsi quelques scènes qui lui servent de repères, surtout des paysages ou des bâtiments ; les visages et les corps lui sont plus difficiles. Il nous donnera un scan anthologique de ses œuvres à la fin du séjour.

Au bord du lac Awassa, dans un faubourg de la ville, l’ethnie Borana tient un « fish market », en anglais dans le texte. C’est un promontoire boisé où le rivage descend en pente douce, ce qui permet aux barques à fond plat d’aborder sans peine. Les pêcheurs débarquent leurs filets garnis des prises et les gamins commencent à préparer les poissons sur des bâches de plastique à même le sol.


Ethiopie Awassa fish market
Vidéo envoyée par argoul

Un coup vif de couteau, voici le poisson éventré, un doigt passé, il est vidé ; la main à plat, la lame glisse dans la fente ouverte, une entaille de l’autre côté de la queue et l’arrête centrale est retirée, avec la tête. Restent deux filets dont les plus jeunes enlèvent la peau, la tirant avec les dents !

Nous voyant les regarder, l’un d’eux, déluré, mâche tout cru un filet de poisson pour nous impressionner. Il vise à écoeurer les filles, mais la cuvée d’avril du groupe n’est pas composée des mijaurées des voyages en car des vacances scolaires – et le gavroche en est pour ses frais. Les filets parés s’entassent sur la bâche ; un jeune est chargé d’aller les « laver » au bord du lac… Le tout sera vendu pour sécher ou aux conserveries.

Nous errons de-ci delà entre les groupes affairés, échangeant des sourires, prenant quelques photos. Il n’y a que quelques rares autres touristes et les enfants sont fiers de nous montrer ce qu’ils font. Nous passons une heure entière à parcourir les rangées, à nous faire oublier en tant que photographes autant que faire se peut, ou à se faire autoriser la prise de vue pour répondre au goût du théâtre des acteurs.

Les pélicans sont à leur affaire autour des pêcheurs; ils ont le rôle hygiénique et sympathique de poubelles pour tous les déchets organiques.


Ethiopie pélicans
Vidéo envoyée par argoul

Une femme vend sa bière maison sous un arbre, une berme herbue recouverte d’un linge servant de siège. Nous nous y installons. Le breuvage est sans bulles, a le goût de fumée et est, reconnaissons-le, peu appétissant.

Nous retournons dans la ville pour acheter de l’eau avant de faire la route. Un cagibi en bois sert de boucherie, ouverte sur la rue. Son enseigne, un zébu noir au pochoir, est peinte directement sur la façade passée à la chaux.

Un « limpiabotas » comme au Pérou, jeune cireur de chaussures, s’affaire sur les brodequins d’un bourgeois. Le gamin a peut-être 15 ans et la poussée de son corps a fait craquer ses manches, qu’il a arrachées l’une et l’autre, comme son col, largement découvert. Il frotte, enduit, lisse ; il travaille. Tout cela pour moins d’1 bir probablement. Il lorgne du côté de mes chaussures pour voir s’il peut envisager la suite, mais les baskets en toile enduite de plastique ne sont pas « cirables ».

Est garée ici une moto chinoise. Décidément, peu à peu et sans faire de bruit, les Chinois s’installent en Afrique.


Ethiopie limpiabotas
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