Suisse, 1958. Près du Léman, l'institut Alderson, pensionnat pour garçons de bonnes familles, est en train de péricliter. Le co-fondateur, mari de l'actuelle directrice, est
décédé. Les familles sont réticentes à confier leur progéniture à une maison dirigée par une femme...
Alors que des menaces de rachat pèsent sur l'endroit, le lecteur découvre, par de très courts chapitres
alternés, les personnages qui vivent dans et parfois pour l'Institut Alderson.
La devise de cette école en dit long : «Tu deviendras».
L'on découvre le passé et les relations des soeurs Alderson, des professeurs Berthier, Brunet, McAlistair,
Nadelmann, Vera. Tous ont en commun une vie empreinte de solitude, de nostalgie et de douleurs qui n'ont jamais cicatrisé. Les élèves d'Alderson, plus jeunes bien sûr, ont en eux aussi déjà
beaucoup de sentiments contradictoires et lourds à gérer.
Le rythme est servi par une écriture d'une qualité irréprochable. Metin Arditi fait habilement référence à
la littérature Allemande et évoque avec brio Hölderlin ou Kafka. Les personnages sont profonds, l'auteur s'en assure de la première à la dernière page. Ils se croisent, s'aiment, se soutiennent,
se détestent ou se désespèrent.
«Loin des bras» est incontestablement l'un des meilleurs romans de cette rentrée 2009.