We are in the religious Lent period and the lunch is without any meat. On the road again toward the south-west of the country, we see villages where girls have not the top dressed and where children go nude. Waito is a central village with a market for the country men around. We visit it and we are adopted each by a boy if you are a boy and by a girl if you are a girl. My boy is about 14 and his name is “Winner”: it is the translation in English of his Ethiopian name. This name fits him well in my mind because he is friendly and inquisitive. Photography is allowed but it is necessary not to make any as a vulture can rapt: you have to smile, to ask, and not to catch a view if the answer is “no”. You will have a chance in second time.
Nous déjeunons du plat local de crêpe sûre (injera) aux légumes de carême, choux, lentilles et pommes de terre. Car nous sommes en carême pour les « orthodoxes », comme les chrétiens se disent ici. Cette période dure ici 50 jours avant Pâques, jours uniquement végétariens !
Dans l’Eglise primitive, le Carême est le temps ultime de préparation au baptême pour les futurs chrétiens qui le reçoivent dans la nuit de Pâques. Ces jours d’attente spirituelle symbolisent les quarante jours passés par le Christ dans le désert. Préparant la Semaine sainte et la fête de la Résurrection, il s’agit d’un temps de pénitence qui commence le Mercredi des Cendres et s’achève le jour de Pâques.
Le royaume d’Aksoum a été fondé en 325 et gouverné par la dynastie salomonide dont les représentants affirment descendre du roi Salomon et de la reine de Saba. Ils se sont convertis au 4ème siècle au christianisme. Isolés par l’expansion de l’islam au 7ème siècle, les salomonides perdent peu à peu le contrôle et sont renversés au 10ème siècle par la dynastie Zagoué, issue du plateau central. Ce n’est que durant la seconde moitié du 13ème siècle que les salomonides parviennent graduellement à rétablir leur autorité sur une grande partie de l’Éthiopie, mais les musulmans gardent le contrôle de la zone côtière et du Sud-est.
Les trois 4×4 Toyota repartent. Nous nous arrêtons dans un village. Les filles (locales !) s’y promènent les seins nus et les petits enfants sans un fil sur le corps, sauf parfois un bracelet ou un collier pour éloigner les mauvais esprits.
En fin d’après-midi, nous abordons le village de Waito, important carrefour de pistes, où s’élève un marché. Ce territoire, non loin du lac Balé, est un lieu de rencontre pour les paysans qui travaillent en tracteurs depuis trois ans les champs de coton financés par le gouvernement. Après la chute du prix du coton, la FAO a pris le relais et financé d’autres produits agricoles.
Un garçon de peut-être 13 ou 14 ans, arborant une clé plate au cou au bout d’un fil de coton noir, m’adopte pour ma bonne mine et pour faire usage de son anglais. Il se prénomme « Gagnant » dans la langue locale et ce nom dynamique lui va bien. Il a du bagout mais sait écouter, il est gentil, prévenant, mais ferme là où je risquerais de faire des gaffes. La clé qu’il arbore fièrement n’ouvre aucune serrure; elle est une simple parure. Peut-être fait-elle allusion à la “richesse” d’un coffre où les nomades transportent leurs richesses ? Toute mode est sociale; dans ces pays traditionnels, la mode fait référence à l’histoire. Ce qui est valorisé est forcément “chic”.
Il est difficile de réaliser des photos devant la foule curieuse et intéressée des Africains, surtout si l’on demeure en groupe. Cela fait prédateur. Je m’isole donc aussitôt, flanqué de mon jeune guide, pour ne pas accompagner les autres occupés à écouter J et ses explications fournies. Une fois le premier mouvement de curiosité passé, si vous restez discret, le sourire aux lèvres, vous êtes peu à peu adopté. Si l’on vous regarde, demandez par geste si une photo est possible, ne la volez pas ; dans les trois-quarts des cas, l’assentiment va de soi. Sinon, n’insistez pas, laissez tomber avec franchise mais avec le sourire. Il est arrivé que celui qui avait refusé une première fois consente la seconde, parce qu’il a vu que vous ne dérobiez aucune image et que d’autres se laissaient faire et en paraissaient contents.
Cet endroit est sans aucun doute extrêmement exotique pour nous autres, citadins blancs des pays développés. Les filles ne sont vêtues que du bas et sont parées comme des reines. Les jeunes hommes, en seuls pagne, rivalisent de coquetterie en colliers, plumes, peintures et autres bracelets. La jeunesse est gracieuse, musclée mais sans excès, souple comme les fauves.