Titre original : Wilderness tips
Traduit de l'anglais (Canada) par François Dupuigrenet-Desroussilles
Editions Robert Laffont, collection Pavillons Poche, 1996 et 2009 pour la traduction française
Quatrième de couverture :
Qu'est ce qui fait déraper une existence ? Un souvenir, une rupture, la prise de conscience soudaine que tel évènement était plus important qu'il n'a paru d'abord ? Pourquoi, par un beau jour, un ressort se grippe-t-il, donnant soudain à nos vies un tour inattendu, un goût doux-amer, lucide et ironique à la fois ?
C'est à ces questions que Margaret Atwood tente de répondre à travers les dix nouvelles qui composent ce livre, dont les protagonistes - hommes et femmes, femmes surtout - sont tous unis par cette expérience secrète.
L'auteur du Tueur aveugle et de tant d'autres chefs-d'oeuvre (La Servante écarlate, Oeil-de-chat) nous offre des récits tendres et incisifs qui confirment son intelligente aigüe de la société contemporaine et de la condition humaine, cette sensibilité qui lui vaut une véritable reconnaissance - le terme n'est pas trop fort - de la part de très nombreux lecteurs qu'elle a conquis à travers le monde.
Ce que j'en ai pensé :
Je me suis laissée porter par ce livre sans déplaisir mais sans vraiment entrer dans les histoires. C'était pour moi l'occasion d'avoir un aperçu de la littérature canadienne. Le Toronto des années soixante est assez présent. Ces nouvelles mettent en scène des personnes qui se remémorent leur passé... leur vie n'a pas évolué comme elles auraient pu s'y attendre. J'ai déambulé au fil de ces histoires un peu comme une touriste qui découvre une ville avec un oeil curieux, aimerait approfondir sa visite et mieux connaître les habitants, mais malgré ce désir reste finalement à un stade assez superficiel. Peut être est-ce dû au rythme qui m'a paru assez lent, j'ai eu l'impression d'être engluée dans une époque révolue et mélancolique. Il se dégage de ces pages une impression de solitude également sous divers visages : la solitude d'une femme dans son mariage et sa famille (Dans la jungle des familles) ; celle d'une maîtresse négligée par son amant (Un cadeau empoisonné) ; celle de femmes ayant perdu un ami, qui se dérobait à certain côté de leur relation (Les années de plomb) ou une amie proche (Mort en lisière, Hommage à Molly).
J'ai lu ce recueil il y a un mois, et j'ai du le relire presque intégralement pour rédiger ce billet. Finalement, des dix nouvelles, je ne me souvenais que de quatre :
- Courrier du coeur, où, dans un camp de vacances, des idylles se nouent entre les jeunes résidents et des serveuses.
- Un cadeau empoisonné, où une maîtresse délaissée ourdit une vengeance machiavélique.
- Isis dans les ténèbres, qui décrit le parcours fastideux et chaotiques de deux passionnés de poésie, et
- Mort en lisière, où une adolescente doit faire face à la disparition tragique de son amie, alors qu'elle était en sa compagnie.
Je me suis replongée dans les autres, me rappelant de petits détails de ci de là mais pas de l'histoire elle-même. La lecture a de nouveau été agréable mais là encore ma mémoire peine à fixer ces tranches de vie. Une des nouvelles porte le titre des Années de plomb et c'est peut être cela qui en un sens m'engourdit un peu, une atmosphère étrangement plombée... et plombante.
Par contre j'ai trouvé la fuite du temps assez bien rendue, me représentant le changement de physionomie de Toronto au fil des décennies, aussi bien au niveau de l'atmosphère que des mentalités. Peut être aussi parce que l'évolution a été semblable en France, et que je suis née dans les années soixante.
Malgré ce billet un peu mitigé, j'aimerais bien retrouver Margaret Atwood mais cette fois avec un roman, Tueur aveugle ou la Servante Ecarlate (ou les deux... sourire...) car je sais qu'ils ont été très appréciés.
J'ai lu Mort en lisière dans le cadre du
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Rang de lecture : n° 4/10
Je remercie