Le résultat est surprenant, tant par son aspect formel que symbolique. Les objets en verre et les estampes sont en effet d’une grande pureté. La simplicité des lignes et la sobriété des tons rappellent la dimension sacrée du vin, tout en gardant une distance humoristique. Car si le vin est affaire sérieuse, et même la plus sérieuse ici-bas pour Voltaire, il est aussi vecteur de convivialité, d’émotions et de plaisir. C’est l’ensemble de ces dimensions qu’explore Matali Crasset, dans une approche à la fois décalée et paradoxalement profondément ancrée dans la tradition. Ce qu’elle explique : « l’homme est expansif dans l’ivresse, la vérité, qu’il ne dirait pas à jeun, lui échappe. Mais le vin est à son image et lui non plus ne saurait tricher. Je m’intéresse au vin naturel depuis quelques années. En me documentant sur ce sujet, j’ai été ainsi troublé de découvrir que Rudolf Steiner, le fondateur de l’anthroposophie, était aussi celui qui a posé les principes de l’agriculture biodynamique. Le savoir, la transmission et les cultures sont intimement liés. »
Teaser par Mandarine Films Marc Devaud
Présentée à Paris au printemps 2009, l’exposition In vino veritas est visible depuis le 21 avril
et jusqu’au 10 octobre 2010 au MUDAC, Musée de design et d'arts appliqués contemporains, à Lausanne. Elle sera ensuite montée en
Europe centrale et en Italie, toujours dans des régions viticoles.