Si nous nous taisons, les pierres crieront à notre place. Alors n’attendons pas que cela advienne. Agissons ! Agissons vite pour la libération de nos trois confrères Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo (photo) et Saint Claver Oula du Nouveau Courrier que l’oukase du procureur de la République, près le tribunal de première instance d’Abidjan, a fait arrêter et embastiller. Leur seul crime est d’avoir refusé de livrer la source de l’enquête qu’ils menaient autour de la filière café-cacao. Un sujet extraordinairement sensible dans cette Côte d’Ivoire qui cherche cahin-caha à sortir de sa longue nuit d’instabilité politique. Car demander à un journaliste de révéler sa source, c’est de lui retirer toute la sève qui le fait vivre professionnellement. C’est pourquoi il existe, à cet égard, dans les grandes démocraties modernes, une législation le protégeant, le soutenant. Mais le hic dans certaines contrées africaines : on peut bien se doter des lois aujourd’hui, et les piétiner demain. Le fossé y est souvent abyssal entre la beauté des textes et l’exigence de leur application. Il nous faut donc appeler à une nouvelle saison de la cohérence législative sur le continent noir. Pour que cessent certaines arguties juridiques contestables, certains faits du prince d’un autre âge, attentatoires à l’exercice d’un journalisme libre et indépendant. Stéphane, Théophile et Saint Claver servent l’apostolat de la vérité. Ils ne cherchent rien d’autre qu’à s’emparer des informations légitimes, nécessaires à l’intérêt public. Là est leur noblesse. Là est leur grandeur. Libérez-les !
Guillaume Camara