Par hasard, je suis tombé sur une curieuse réalisation qui m’a semblé d’abord vaguement communautaire: I’m in like with you. Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas d’un site de rencontres amoureuses mais amicales ! Se faire de nouveaux amis, c’est tout l’enjeu de ce nouveau dispositif surprenant à plus d’un titre.
D’abord, la réalisation graphique et technique est très impressionnante et témoigne d’une maîtrise qui relève de la virtuosité. Respect pour les 5 jeunes développeurs flash New-Yorkais, qui ont pondu ce site. Pour tout amateur de design, d’ergonomie et d’expérience utilisateur originale, c’est un site à voir et si vous n’avez pas le temps d’utiliser toutes les fonctionnalités ou juste la flemme de vous inscrire pour en profiter, voici une vidéo de présentation pour découvrir cet OWNI, Objet Web Non Identifié.
Mais l’originalité ne s’arrête pas là car ce site recèle bien des surprises plus conceptuelles. Alors que dans la plupart des réseaux sociaux la mise en relation entre deux protagonistes se fait en 2 clics: une demande, une réponse, ce site fait le pari inverse, celui de compliquer cette étape clé ! En effet, au centre du dispositif se trouve un système de jeu et d’enchères. Chacun peut créer son propre jeu en posant une question, et pour pouvoir répondre à cette question, il faut entrer en concurrence avec les autres enchérisseurs qui souhaitent aussi répondre à la question. Expliqué comme ça, ça peut paraître un peu tordu : pourquoi faire des enchères pour répondre aux question d’inconnu(e)s ? D’abord, il ne s’agit pas d’enchères avec de l’argent mais avec un système de crédit que l’on obtient en rétribution de certaines actions “sociales”: ajout de photos, d’infos perso, de commentaires, … Le système économique est un peu complexe et change fréquemment en fonction du “tuning” des développeurs qui veillent à son bon équilibre.
Ensuite, il s’agit avec les enchères d’obliger les gens à s’investir dans la relation vers l’autre. Dans la vraie vie, nouer une relation et se faire des amis réclame des efforts, du temps, de l’attention et un investissement personnel dans la relation. C’est un peu se principe que nos 5 développeurs ont voulu transposer. Plutôt que d’envoyer des tonnes d’invitations tous azimuths pour se faire un réseau bidons d’amis à 2 balles, il faut choisir avec discernement avec qui l’on souhaite initier un lien et investir ses crédits dans l’aventure pour tâcher de remporter la mise et passer à l’étape suivante: discuter et faire connaissance sur le site ! Et oui: un bon vieux filtre ! Mais en plus malin. Car ce qui s’obtient sans effort n’a pas de valeur, vous avez ainsi l’opportunité de donner d’emblée un prix à la relation que vous souhaitez nouer ! C’est pas beau ça ?
Non content d’aller à contre courant des autres réseaux sociaux en rendant la mise en relation plus qualitative et plus compliquée, ils ont eu le culot d’initier un système de rétribution et de points, un truc jamais vu ailleurs dans un site gratuit (car j’ai vu récemment que Mr Boo d’Hellotippi avait mis en oeuvre un dispositif comparable mais dans un contexte commercial et avec une finalité différente) et qui aurait carrément pu incommoder et faire préférer des réseaux dénués de ce type de contrainte. Là encore, le virtuel n’est pas si éloigné du réel et la notion de prix prend tout son sens même s’il reste déconnecté de la notion d’argent. Mais ce qui est fort, c’est que les gens entrent dans le système avec une motivation “noble”: on s’enrichit en apportant sa contribution active et s’enrichir ne sert qu’à pouvoir faire connaissance avec l’autre et c’est sans doute là la force de ce réseau d’un nouveau genre.
Du jeu, des enchères, de vrais amis et de vrais valeurs: whaou, c’est du jamais vu, c’est bien réalisé et c’est peut être l’avenir des réseaux et des communautés, un lieu où le mot social prend vraiment tout sens. I’m in like with you est une nouvelle mini-révolution vers la maturité de l’univers 2.0 comme l’ont été Twitter et Facebook, qu’en pensez-vous ?
PS: hey, NRJ, c’est pas plutôt un bouzin fun et orignal comme ça qu’il t’aurait fallu pour faire un vrai malheur communautaire auprès des djeuns ?