Initialement conçu comme une blague de mauvais goût orchestrée par une bande de gamins londoniens échevelés et apparemment pas très bien dans leur peau, The Horrors a résisté au buzz de leur premier album et à la possibilité du « one shot only ». Alors qu’ils secouaient le microcosme des clubs londoniens en 2005 à la sortie de leur premier album, Strange House, tout le monde s’en donnait à coeur joie pour se foutre de leurs gueules. Il faut dire qu’ils le cherchaient, entre leurs coiffures robertsmithiennes, leurs jeans slim moulés à leurs jambes de flamands roses, une peau couleur crème fraîche, des clips mal branlés, le sourire à l’envers, un nom à (ne pas) coucher dehors… Bref, tous les éléments étaient réunis pour en faire un groupe de minets à la mode pendant 6 mois. Mais c’était sans compter sur leur talent et sur leur incroyable capacité à se renouveler. Même si le leader du groupe, Faris Badwan, s’amuse a se tailler les veines sur scène et se laisse aller à des dérives satanistes de très mauvais goût qui clôturent chaque concert par un faux happening puérile et planifié, The Horrors s’est quand même offert les services de Geoff Barrow (Portishead) pour la production de leur second album, Primary Colors.
La sortie de Primary Colors a propulsé The Horrors comme la nouvelle sensation Post Rock en 2009. Souvent catégorisé comme formation Post Punk et Garage, le groupe anglais évolue dans un univers Electro, Krautrock teinté çà et là de Trip Hop. Un groupe baignant dans le revival 80′s avec tout ce que l’on peut attendre comme clichés. Mais ce n’est pas pour rien que la plupart des « érudits » les comparent à Joy Division, au Cure (l’artwork de Primary Colors fait indéniablement référence à celui de Pornography), à Sonic Youth ou au Pink Floyd. Pas étonnant quand on écoute Sea Within A Sea, premier single sorti quelques semaines avant l’album. La rythmique est minimaliste et hypnotique, les dégaines hagardes, la mélodie à la fois confuse et entêtante, la basse ronde et continue, les arrangements maxi minimalistes, l’ambiance glauque… Malgré ses nombreuses références et son coté « c’était mieux avant », Sea Within A Sea est très joli, d’une grande diversité et surtout d’une incroyable créativité. Multi-facettes, surprenant et splendide à la fois…
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