« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ! » m’avaient dit mes aînés quand je mis un pied timide dans la vie professionnelle. Alors que le compte à rebours inverse est enclenché et qu’il ne me reste plus que quelques jours avant de claquer la porte de ma boîte, je constate que cette maxime résonne un peu dans le vide ces derniers temps.
Point de sueur sur mon front – si ce n’est celle causée par les températures estivales – dans le sens où l’entendaient les fiers travailleurs de ma famille, par contre du pain il y en a – mais là aussi pas exactement comme le prévoyait les mêmes augures.
Mardi dernier pour fêter son départ en vacances, le chef est arrivé le matin avec son sac de sport, un signe qui ne nous trompe plus. Car s’il y eu du sport et si nos abdominaux en prirent un coup, c’est plutôt dans une version gras double que muscle simple. La première fois que j’ai vu le patron se pointer avec son sac j’ai pensé qu’il ferait un jogging le midi au bord de la Seine toute proche et qu’il profiterait de notre bureau discret pour retirer son costard et enfiler son flottant en satin, quel quiproquo idiot de ma part, en fait il y trimballe son gaufrier, ses pots de Nutella et son saladier où il mélange ses ingrédients. Donc mardi 13 juillet nous étions en pleine gaufre-party. Quand il fait bien chaud, s’envoyer plusieurs gaufres nappées de crème de marron ou de Nutella ça vous pose son bonhomme et j’avoue avoir flanché assez vite pour une fois.
Ce lundi c’est Maryse qui s’y est collée à son tour, profitant du méga pont de la Fête Nationale elle était partie dans sa campagne dont elle nous a rapporté une spécialité apéritive locale, la galette aux griaudes. Les grattons appelés aussi griaudes, grillaudes ou encore grillons constituent un plat traditionnel de plusieurs régions françaises, notamment en Auvergne, dans la région lyonnaise mais aussi Saintonge, Angoumois, Morvan ou encore Guyenne. Cette préparation est composée de résidus grillés de graisse et de viande de porc. Ici ils étaient incorporés dans une sorte de brioche que nous avons découpée en petits morceaux pour en faire des bouchées. Avec un (plusieurs en fait) verre de Beaune Blanc 1er cru qui aurait mérité d’être légèrement plus frais – mais à la guerre comme à la guerre – nous nous sommes accordés un apéritif bien sympathique.