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Toy Story 3 : le plastique a une âme

Publié le 19 juillet 2010 par Vance @Great_Wenceslas

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Un film d’animation des studios Disney/Pixar réalisé par Lee Unkrich (2010).

Résumé : Andy entre à l’université. Il va quitter la maison et s’apprête ainsi à entrer dans la vie adulte. Pressé par sa mère, il fait le tri de ses affaires lorsqu’il tombe sur son coffre à jouets. Il choisit d’emporter Woody, son jouet le plus fidèle et de ranger les autres au grenier, ne pouvant se résoudre à les donner ou jeter. Mais un coup du sort fait qu’ils se retrouvent envoyés dans un jardin d’enfants, accueillis par l’ours en peluche Lotso. Woody, se sentant coupable, décide de les aider à retourner chez Andy, mais ils choisissent de rester afin d’être à nouveau utiles à d’autres gamins…

Une chronique de Vance

Avais-je une crainte en allant voir le troisième volet des aventures de nos jouets préférés ? Peu, très peu. Celle d’être déçu était légitime, parce que c’est Pixar (incapable, pour l’heure, de réaliser quoi que ce soit de médiocre, voire passable) et parce que les premières critiques qui tombaient (non pas sur mes téléscripteurs, mais mon Thunderbird est tout comme) étaient dithyrambiques – d’autant que Nico, grand enthousiaste devant l’éternel, ami et membre du MillenniuM, avec qui je partage nombre de points de vue, était enchanté, dans tous les sens du terme En arrivant en salles avec une très haute opinion, on courait le risque de déchanter.

Quand bien même.

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Toy Story 2, revu récemment, avait placé la barre très haut. Tellement haut, en fait. Sans être mon préféré, il touchait à une perfection inouïe, tant dans la narration, le rythme, l’animation que dans l’utilisation habile de références universelles et la thématique abordée. Et puis, il semblait fini, complet. Un ajout quelconque, pour reprendre les termes de Salieri dans Amadeus, ne ferait que l’affaiblir.

Et non.

Car ce troisième (et sans doute, cette fois, dernier) épisode parvient au moins à se hisser à la hauteur de son prédécesseur, voire à le surpasser dans l’émotion. Presque aussi drôle, aussi enlevé et rythmé, il prend même le risque de nous proposer des moments sombres, tristes, et même violents ou terrifiants, qui détonnent dans la production actuelle, et qui pourtant apparaissent, à la réflexion totalement justifiés et légitimes. On savait, grâce à une bande annonce intelligente (qui nous mène facétieusement sur des fausses pistes narratives en occultant des personnages et événements-clefs de l’intrigue), que les jouets seraient malmenés. On ne se doutait pas qu’ils seraient volontairement torturés. Etre en plastique n’empêche pas d’avoir mal, ne serait-ce qu’au moral – et de nous transmettre ce mal être. La palette d’émotions et de sentiments distillée par les différents protagonistes de cette histoire très dense est énorme : du vague à l’âme au bonheur béat, de la haine à la compassion, du désespoir à l’empathie, tout y passe malgré un rythme effréné, une multiplication des lieux et un montage parallèle parfaitement intelligible. L’écriture est d’une fluidité exemplaire, les situations s’enchaînent sans heurt, conduisant doucement vers un double paroxysme : un finale haletant en diable et un long épilogue sublimement émouvant, d’une intensité rarement atteinte depuis la fin du Retour du Roi, qui nous met face à notre propre attitude tout en jouant sur des codes maîtrisés depuis Monstres & cie.

On y rit, on y pleure, on y vibre.

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Les personnages ont encore évolué, se sont enrichi d’expériences fascinantes et de graphismes plus précis (Woody peut désormais s’enorgueillir d’un blue-jean au rendu impressionnant de réalisme, Jessy et Buzz ont noué une relation délicatement tendre, M. Patate cultive son sale caractère) et d’autres se sont ajoutés, comme l’improbable Ken à l’éblouissante garde-robe, le mystérieux Lotso, gros nounours mignon sentant la fraise, des surprises provenant de Sesame Street ou de l'animation japonaise (énorme coup de coeur) mais aussi l’adorable et craquante Bonnie, une petite fille timide à l’imaginaire touffu qui parvient presque à nous faire oublier la petite Boo de Monstres & cie – si on me disait qu’elle a été conçue comme étant une Boo avec quelques années de plus, je ne serais pas du tout étonné…

Très difficile d’entrer davantage dans les détails. Cette trilogie, on s’en rend encore mieux compte, vit en nous, reflète un peu (ou beaucoup) de notre conscience sociale et de notre évolution en tant qu’adulte responsable. Plaçant très haut des valeurs fondamentales comme l’amitié - et sa corollaire solidarité – ou la transmission des savoirs, ce film merveilleux bouleverse et nous rappelle, tandis que défile un générique très drôle mais déjà nostalgique, que ces gens de chez Pixar sont devenus aussi proches que nos meilleurs potes : ils ont su nous parler avec tendresse et virtuosité de ce que nous aimons et redoutons et ont su grandir tout en, comme nous, conservant une part inamovible de cette enfance que nous chérissons tant.

Allez-y, même si vous pensez qu’il n’est pas pour vous. Des moments pareils, mieux vaut les vivre à plusieurs…

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Petit regret cependant : ayant choisi de ne pas le visionner en 3D, je n’ai pas eu la chance de voir le nouveau court-métrage qui, lui, est spécifiquement conçu pour la 3D. Dommage.

Le coin du C.L.A.P.: Un bon tiers de l’excellent les Aventures de Luther Arkwright a pu être lu avant (et pendant) les bandes-annonces.

Note moyenne au Palmarès : 4,63/5.

Ma note : 5/5


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