La technologie cherche à m’humilier.
Je hais le téléphone, ce n’est un secret pour personne, je vis avec, mais les progrès en matière de portable ont plusieurs fois tenté de réduire à néant mes efforts de réconciliation et m’ont souvent promue au rang de gourdasse. Pour preuve les sonneries ridicules que le (ex) copain boulet a programmé derrière mon dos et qui hurle « si t’avances et je recule, comment veux tu comment veux tu… » devant ma mère ou dans la rame du RER. Et je ne parle même pas de la commande vocale , abrutissant concept à force de hurler 50 fois d’une voix hystérique et nasillarde APPELEZ RAOUL, – EFFACER MESSAGE de DUCON – NON –OUI – NOOOOOOOOOON – APPELEZ MOMAN, MOOOOOMAN devant une foule aussi atterrée qu’ébahie, tout ça pour éviter d’appuyer sur 3 touches… Moi ça me rappelle toujours avec émotion le « faites l’étoile » de Brenda, mais il n’y a qu’a peu près là que ça me fait glousser !
La technologie en veut à mon intimité.
Mais non je n’exagère pas. Et vous seriez de mon avis si vous vous étiez retrouvé à agiter les bras façon j’apprends à voler, assis dans les ladiesroom, pour rallumer la lumière qui vient d’avoir la bonne idée de s’éteindre au moment crucial parce qu’un inventeur démoniaque a décidé de la caler sur un détecteur de mouvement. Ah bon parce qu’on bouge dans cet antre là ??? Vous confondez messieurs, point de Marie-José Perec dans les pipirooms des filles, les meilleurs scores de vitesse ont lieu à l’entrée. Une fois posées on oublie Marie-Jo et on pense équipe de France (ohhh je suis mauvaise) et on finit assise dans le noir ! Résultat il n’y a que les mecs qui bougent du postérieur en écrivant leur nom sur l’urinoir, ou les couples adultères en pleine chevauchée fantastique qui ont la paix depuis qu’un maniaque y a introduit le must have de l’éclairage high tech dans nos toilettes.
La technologie veut me rendre dingue
Comme tout le monde j’ai applaudit à deux mains quand sont apparues les premières tentes « pop up », genre je lance et hop youpi la belle tente 5 étoiles avec piscine intégrée en 3 secondes chrono. Bluffée j’étais. Du coup je n’ai pas hésité une seconde quand le nain m’a supplié de lui acheter la « tente à boules ». Alors pour info la « tente à boules » c’est une sorte de cage à nain remplie d’environ 2500 balles en plastique ou les nains jouent et pourrissent littéralement votre intérieur en éjectant les balles une par une. Si si c’est super et c’est effectivement 30 secondes à installer, puis 3 heures à hurler sur le nain et ses boules ! Jusque là tout va bien notez, car par contre il faudra compter une bonne demi-journée à moitié couchée sur l’engin pour tenter de le replier dans sa capote de 5cm sur 5. La tente pop up est, sachez-le, dotée d’une vie propre, une vie de tente entièrement dévouée à vous faire piquer une crise de nerfs dans un corps à corps spasmodique.
La technologie veut me faire passer pour une blonde
J’en peux plus. Je n’ai plus la paix nulle part. Même les bagnoles m’en veulent. Elles finissent par me donner l’impression d’avoir un QI de moule quand je reste 10 bonnes minutes à leur mater l’arrière train, en regardant à quatre pattes pour trouver le bouton du coffre… Bouton situé au choix dans le X, sous le renfoncement au fond à droite (classe pour un arrière train), ou carrément sur le volant. Normal quoi. Bienvenue dans un très mauvais remake du pas très bon Benjamin Gates. « Petit scarabée pour ouvrir le coffre l’énigme du lion à 5 tètes résoudre tu devras. » Ah non remarquez ça c’est un croisement entre Yoda, le père Fouettard ou le prêtre Shaolin mais bon ça marche pareil. Alors je tente de me résigner mais c’est sans compter leur fourberie quand ils s’amusent également à me planquer le frein à main, la clé, la serrure du démarreur et j’en passe… Rendez-moi mon vélo bande de malades !!!
Vous voyez bien. La technologie a personnellement une dent contre moi. Je ne suis pas l’ombre d’une décroissante mais à ce rythme là je vais finir par ressembler à une vieille conne qui râle sans relâche que » c’était quand même mieux avant, mais oui avant : quand j’étais jeune, nous on faisait ça comme ci, pis on n’avait pas ça comme ça… «