Magazine Voyages
Une amie d'origine Coréenne avait tenté en vain de me donner un aperçu de ce pays lointain. Je ne lis rien sur les pays que je traverse avant de m'y rendre. Une manière de laisser la place à une découverte du pays sans préjugés. J’en sais donc peu sur la Corée du sud mis à part les jeux olympiques d'été de Séoul en 1996. A cette date, le nom de cette ville résonnait en moi comme un monde lointain et inaccessible...
Aujourd'hui je parcours ses rues, ses avenues, côtoie ses habitants, ses marchands et son ambiance. Séoul se présente à moi comme une énorme termitière Je ne peux m'empêcher de la comparer à Sao Paulo ou Shanghai et pourtant elle se révèle être si différente ! Aux abords de la mégalopole, on ne voit pas de bidonvilles mais d'énormes quartiers composés d'immeubles où seuls les numéros permettent de les différencier. Ces quartiers n'ont pas d'âmes, les énormes bâtiments de plus de 20 étages se regroupent par paquets de cinquante.
Par opposition, les zones commerçantes sont remplies de couleurs et d’animation. Aux hasards des rues, les commerces envahissent les immeubles en entier. Ceux du RDC débordent sur la moitié du trottoir afin d’attirer la foule à détourner ses pas vers eux. Ceux des différents étages accrochent le regard des passants en rivalisant d’enseignes plus clignotantes et plus colorées les unes des autres …
Dans les rues les plus fréquentées, un dernier bout de trottoir est occupé par des guinguettes parfaitement organisées qui vendent une large variété de plats : poisson, beignets, brochettes, gaufres, fruits, sushi, etc. On peut manger ainsi à toute heure. La vie ne s’arrête jamais, les commerces semblent ne jamais fermer. Les travailleurs matinaux croisent les plus tardifs. Les adeptes du lèche vitrine nocturne se mêlent à la foule d’étudiants saoul de sodju (alcool de riz). Les heures de pointes s’étalent de 18h à minuit… Les larges, rapides et silencieuses rames ne cessent de déplacer des milliers de personnes à la seconde. On s’entasse avec une certaine courtoisie. Le contact proche est exceptionnellement toléré mais dès l’ouverture des portes, on se rue pour retrouver son espace vital. A la sortie de la bouche de métro, les petites échoppes vendent la dernière collation derrière de longues et parfaites files d’attente de plusieurs dizaines de personnes. Pour certain, c’est dans un DVD bang qu’ils la mangeront. On y choisit son film avant de s’installer confortablement dans une salle individuel pour le visionner.
Les quelques 10 millions d’habitants séoulites consomment frénétiquement jusqu’à épuisement. Leur téléphone portable en est la meilleure caricature. Rivés à leurs écrans, ils regardent la télévision, écoutent la radio, jouent à des jeux, dialoguent par texto en écrivant à une vitesse frôlant l’entorse… Dans le métro, le bus, en marchant, en mangeant, le téléphone portable est leur principal compagnon ! On est à l’opposé d’une prise de conscience anti-consommation …