Posté par Rémi Begouen le 19 juillet 2010
Pour fuir les turpitudes de ‘l’affaire’ et le tapage à propos d’une île de ‘la dame’, j’ai eu idée de retourner silencieusement aux îles de l’Océan Indien, via ma bibliothèque, voyage pas cher. Je n’ai jamais été à Madagascar, aux Comores, aux Mascareignes, aux Seychelles, aux Maldives, aux îles Crozet et Kerguelen (etc.), moins encore aux Chagos… mais c’est là que je vous emmène, en silence.‘C’est une pluie d’îles posées sur la mer.’ Telle est la première phrase du récit signé Shenaz Patel , édité en 2005 aux éditions de l’Olivier : ‘Le silence des Chagos’. Cette femme est née à l’île Maurice : elle est bien placée pour recueillir avec émotion les confidences de ‘déplacé(e)s d’office’ de Diego Garcia (des Chagos) vers Maurice.
Silence ! : Le récit est du registre de l’intime, si émouvant qu’il est impossible ici de le résumer. Sachez seulement que la langue créole locale y est parfois employée, avec un tel bonheur poétique qu’il est très souhaitable d’aller le découvrir dans le texte !
Mais j’ai retrouvé dans ce livre une coupure de presse (j’aime bien glisser ce genre de document dans mes bouquins) à propos des Chagos : Dans ‘le Monde’ daté du 6 mai 2005, Sarah Tisseyre signe un long article intitulé ‘Revoir Diego Garcia’. Extraits : ‘C’est en 1961, en pleine guerre froide que s’est noué le sort des Chagossiens. Le choix (de la Grande-Bretagne et des États-Unis) se porte sur les Chagos. Cet archipel (…) occupe une position stratégique, à distance raisonnable de l’Asie, du Proche-Orient, et de l’Afrique. Le plus vaste de ses atolls, Diego Garcia, s’étend sur 40km2, avec un lagon interne immense et profond, capable d’accueillir des porte-avions et sous-marins. (…) Aux Chagos, personne n’a connaissance des tractations en cours. Ils sont alors un peu moins de 2.000, essentiellement descendants d’esclaves, à peupler ces îles depuis près de deux siècles. (…) Pour finir, il suffira de trois rotations de cargo, entre 1971 et 1973, pour expulser les derniers habitants vers les Seychelles ou l’île Maurice.’(…) Voilà que la scandaleuse propriété d’une île par ‘la dame’ est bien ridicule, soudain, par rapport au rapt par les États-Unis, via la Grande-Bretagne, d’un archipel vidé. Lequel sert de très puissante base arrière aux guerres en Irak et en Afghanistan, à la surveillance de la Somalie, etc. !!! :
Bienvenue aux touristes des îles de l’Océan Indien …