Editeur : B. Grasset - Date de parution : 06/05/2009 - 249 pages qui interpellent
Barbara travaille, vit avec François. Une jeune femme comme une autre me direz-vous ? Non, car Barbara possède un douloureux secret. Enfant, elle est née avec une malformation très importante au visage, uns de ces handicaps physiques qui terrifient les autres et leur font prononcer le mot infâme de « monstre ». Barbara a été opérée mais jamais elle n’a voulu en parler à François par peur, par crainte. Pour couper avec son passé, elle est même allée jusqu’à déménager dans une autre ville.
Un jour, elle reçoit une photo représentant plusieurs enfants où elle figure. Son visage a été enlevé. Ce n’est que le début d’une série d’envois anonymes. Qui peut lui vouloir du mal ? Barbara revient sur toutes ses années de l’enfance à son opération et raconte, cherche …
J’ai aimé ce livre ! On suit la vie de Barbara: les paroles et le regard d’autrui, l’apprentissage à se protéger des autres, les failles, les blessures jamais guéries…
Au fil des pages, on découvre sa personnalité qui évolue avec le temps. Il y a la peur des autres, la méchanceté gratuite ou non, ceux qui lui tendent la main ou se confondent dans la pitié. Mais le plus intéressant est l’évolution du comportement de Barbara, on la croit devenue forte depuis qu’elle a un visage comme tout le monde mais justement se fondre dans la masse quand la différence a toujours été présente se révèle bien difficile. On accède aux pensées de Barbara qui vont de l’incompréhension à la méchanceté.
S’accepter avec un nouveau visage, comment le vivre ? Claire Legendre nous le raconte, nous entraîne dans la vie de Barbara.
Une fois cette lecture commencée, je ne l'ai pas lâchée … La fin m’a laissée abasourdie, sonnée.
Un coup de cœur pour ce livre en forme de grand plongeon.
« On se fait des promesses, on ne se mettra pas en situation d’avoir honte, d’avoir mal, on n’ira pas titiller les petites plaies qu’on a au bout des doigts, on se protégera des risques, et quand on sera vieux, on ne se laissera pas dégrader, on se tuera avant. »
Merci à Canel pour le prêt, Gambadou en parle avec beaucoup d'émotion ...