En guise de réponse aux posts de griffes et de les-jolies-choses, j’apporte mon témoignage de nouvelle geekette.
Oui, depuis plus de six mois, je me suis muée en geekette en herbe : blog, tweets… Pour quelqu’un qui vient de l’univers des livres, ça peut paraître étonnant ou contradictoire (pire : trahison !). En fait, ça ne l’est pas. Je ne m’inquiète pas pour mon propre amour des livres, en tant qu’objets. Et je ne pense pas être un cas unique. Je ne prends pas non plus mon cas pour une généralité, mais, je pense que ceux qui aimaient les livres (en tant qu’objets) continuerons de les aimer pour les mêmes raisons, même si e-book, même si ipad, etc… Et si non, eh bien, il faudra écouter les arguments, même si en l’affaire, je crois qu’il ne s’agit pas vraiment de raison mais de sentiments (pour parler comme Jane Austen) : on aime le livre, l’objet-physique, le poids dans la main, les pages qui se tournent, le bruit et l’odeur (pour parler comme… heu, oubliez), et parfois, l’esthétique même de l’objet !
J’en veux pour exemple ma nouvelle acquisition d’hier :
Je vous ai expliqué récemment mon enchantement à lire Les Monstres de Templeton ; alors, ignorant superbement et courageusement mon relevé banquaire, j’ai acquis hier le deuxième et dernier opus de Lauren Groff : Fugues. Et quel ne fut pas mon ravissement (après un léger pincement au coeur, furtif, en voyant l’étiquette du prix) lorsque je découvris un livre bien gros, bien lourd (comme je les aime), très joli. J’ai pris en photo ci-dessus l’envers et l’endroit, tous deux délicieux (bon, mes photos sont un peu ratées, je le concède) ; alors je décris brièvement : joli papier épais, blanc de la première de couverture, rond comme découpé dans la photographie de la quatrième de couverture, en papier glacé… celle-ci est particulièrement réussie d’ailleurs, puisqu’elle expose (on dirait que ce livre a été écrit pour moi) :
“Dans l’ombre de ses héroïnes, la conteuse veille à nous prendre au piège, au hasard époques et des lieux, de la petite ville pas si tranquille de Templeton au huis clos angoissant d’une ferme française sous l’Occupation. Et l’on traverse ce livre comme une maison inconnue, où chaque pièce recèle un nouveau mystère, chaque histoire une autre demeure (…)”
Bref, je dérive vers le contenu du livre, enfin ses promesses, oui mais justement, je ne peux dissocier les deux. Si bien qu’hier soir, tard dans la nuit, quand je me suis enroulée dans mon plaid (oui, il fait frisquet dans la nuit) et que j’ai ouvert ce livre, j’étais déjà enivrée de l’odeur des pages neuves, je caressai le rond lisse sur la couverture, et j’étais totalement prête à aimer ce que j’allais y lire.
Devinez quoi ? La première nouvelle m’a complètement emportée.
De toutes façons, j’y reviendrai.